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Lacan démontre l’illusion trompeuse de l’identité à soi-même et de la fonction de synthèse du moi pour saisir l’extimité au lieu le plus intime du sujet, qui se fait en même temps Autre.

Tout le monde délire est donc un « pour tous », et pourtant… N’y aurait-il pas une possibilité d’objection ?

Ce qu’on appelle « le monde extérieur », c’est le lieu de quête d’un objet compensatoire face à une satisfaction perdue.

Lacan explique que l’orientation de la cure doit viser à faire déchoir l’analyste de la position d’idéal, car il doit, au contraire, devenir le « support » de l’objet a.

Avec Lacan, le pari est ainsi d’exploiter l’impossible : de l’impossible, l’enseignement à l’occasion se renouvelle.

Démontrer que le moi n’incarne pas une fonction de synthèse qui permettrait à l’organisme de s’adapter « au principe de réalité » est déjà une manière d’introduire la folie comme opérante pour tous.

Dans le cas de la névrose comme dans celui de la psychose, il n’y a pas seulement ignorance de ce qui se présente devant le sujet comme la réalité, mais production de quelque chose qui se met à la place de celle-ci.

Geoffroy MATHIEU est photographe diplômé de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles. Il vit et travaille à Marseille. Ses travaux interrogent la manière dont les questions écologiques et politiques se concrétisent dans le paysage. À travers des protocoles de parcours ou d’immersion, seul, en binôme ou encore au sein de collectifs, il documente des territoires en mutation et des zones intermédiaires. Qu'elles émanent de commandes de collectivités territoriales ou d’institutions culturelles, de résidences ou d'initiatives personnelles, ses séries sont menées comme des enquêtes poétiques. Les rencontres avec le réel qui font advenir les images sont nourries d’une préparation documentaire rigoureuse. En utilisant la mobilité de la photographie, à la fois document et fiction, il construit des récits situés.