Secrets de famille, blancs dans le texte d’un roman familial qui se voudrait parfaitement articulé, interdictions, censure, non dits, blancs, le secret prend des significations diverses pour le sujet, comme cela a été souligné durant la plénière de dimanche. C’est dans ces blancs exactement que l’inconscient vient se loger.
Comment un sujet traite-t-il ce blanc ? Michèle Elbaz, AE, dans son exposé formidable et si drôle, le cerne dans le premier mot d’esprit de sa fille de trois ans quand celle-ci lui parle d’un secret, prononcé « sècreu », sans rien lui dire de plus. « C’est creux » écoute la mère en analyse et elle repère le creux de signification dans l’au-delà du phallus qui relève de la jouissance féminine.
Dans la séquence suivante, Mariana Otero, dans son témoignage si touchant du secret autour de la mort de sa mère, nous parle d’une scène formidable du documentaire qu’elle a fait sur sa mère. Il s’agit d’une pièce de l’appartement où ils habitaient jadis, une pièce vide avec des draps blancs partout. L’artiste pose quelques objets de sa mère également artiste, des objets « pour créer des traces dans le blanc » nous dit-elle, « ma mère est une absence » conclut-elle. Quelle meilleure façon de dire le creux dans le secret ?