Ah ! Bientôt fini le poupon rouge au regard noir penché sur les œufs de l’Araignée Maman de Louise Bourgeois. Énigmatique Araignée Maman, tisserande et dévorante.
Ah ! Bientôt fini le blog et tous ces dits, écrits, de toutes ces femmes, mères, fils, maris.
Être mère, quelle question !
Est-ce que j’en sais plus sur « Être mère » ?
Je suis comme elles, émerveillée, inquiète, parfois coupable puis confiante. Encore. Une expérience unique avec chaque enfant.
Avoir une mère. Être mère.
N’oublions pas « Fantasmes de maternité en psychanalyse ».
Allons-y !
Samedi au Palais, la foule. 3060 inscrits ! C’est la fête, des mères et des autres.
Terminés les joyeux et bruyants vagabondages d’une salle à l’autre, les mines défaites des exclus, les salles bondées. Le savoir-faire de nos organisateurs a résolu les problèmes. Merci à eux. Vous choisissez votre thème avant, pas les têtes d’affiche, pas les copains.
Salle 7, la matinée s’ouvre sur un cas clinique très actuel, commenté par Alfredo Zenoni : une femme ravagée par sa mère est enceinte et trouve un appui identificatoire en une amie elle-même enceinte, fille d’une mère aimante. C’est le cas Hélène Deutsch relaté par elle- même.
Je suis un fil. Il n’y a pas d’instinct maternel, l’enfant peut être et demeurer un bout de corps énigmatique. Esthela Solano pose la question « Qu’est-ce qu’un enfant pour une femme ? Il n’y a pas de réponse universelle, elle se déduit de la logique du plus singulier ».
Si l’enfant pour la psychanalyse est l’objet métaphorique de l’objet perdu, la femme dans l’accouchement et la présence de l’enfant, a affaire au réel. Là, dit E. Solano « est mise en jeu la contingence de la rencontre ». Comment une femme va-t-elle faire entrer l’enfant dans les circuits du don, de la demande et du désir ? Pour certaines, c’est impossible.
Maternité forclose, mère comme si, mère toute, mère en puissance, mère folle, mère absente, mère parfaite, mère en furie, mère morte, mère divisée, autant d’avatars de l’« être mère » des parlêtres féminins, autant d’impasses. L’analyste y met du sien, du corps aussi.
Dimanche. Deux formidables introductions de Patricia Bosquin-Caroz et Christiane Alberti sur les déclinaisons de la mère lacanienne. Á lire d’urgence dans les prochaines revues de l’École.
Témoignage des AE : vivacité, intelligence, drôlerie et émotion.
Bouts de film, témoignages de cinéastes : Ah ! Mariana Otero, Honoré et leur mère ! La journée est passionnante. Avec F.Ansermet nous abordons drôlement la science-fiction. On rit jaune. Si la transmission de la vie, c’est la production du nouveau, les nouvelles technologies ne vont-elles pas vers la reproduction du même?
Mères de théâtre cruelles et violentes, toujours coupables.
De formidables Journées ! Merci aux organisateurs attentifs.
Ce que je sais ce soir c’est qu’il y a autant d’« être mère » que de parlêtres mères. Mille e tre et un peu plus.