La formule, inédite, interpelle : il s’agit d’avoir l’oreille grande ouverte. Au salon, Caroline Eliacheff, Alexandre Stevens, François Ansermet ; cette table ronde « L’enfant du siècle et ses psychanalystes » est animée par Martin Quenehen. Daniel Roy annonce qu’il sera question de trois figures de l’enfant : l’enfant héritier, l’enfant connecté, l’enfant de la rencontre… Et c’est parti !
Florilège[1] : « Il n’y a pas d’âge pour recevoir un enfant » ; « Notre interprétation, c’est essentiellement laisser [l’enfant], l’aider à construire son symptôme, c’est-à-dire sa réponse à sa vie » ; « Trop pris dans la causalité linéaire du XIXe siècle, il y a un risque pour le psychanalyste : devenir un spécialiste de la prévision du passé » ; « Il n’y a en analyse que des enfants désirés ! Un enfant désiré, c’est un enfant dont on parle… » ; « Impossibilité, discontinuité, singularité, unicité : l’avenir des neurosciences, c’est… la psychanalyse ! » ; « C’est une très mauvaise idée que de chercher un analyste acquis à sa cause » ; « Un analyste ne cherche pas à comprendre a priori, il suit le fil signifiant d’un enfant, la façon dont sa jouissance s’est organisée » ; « La modération, c’est une éthique aristotélicienne, je préfère la limitation. À chacun de trouver son principe de limitation » ; « Les connexions sont des nouvelles figures de l’Autre, des places et des lieux séparés du corps de l’enfant » ; « L’interprétation, c’est ce qui fuse, ça vient comme ça ! » ; « La langue que l’analyste parle à l’enfant ? La langue de la surprise… ». Waouh ! Madame, Messieurs : Chapeau !
Je forme un vœu : que ces propos parviennent jusqu’aux oreilles du plus grand nombre. Il est urgent que les enfants et les parents de par le monde sachent ceci – qui s’est dit ce matin du 21 mars 2015 : au XXIe siècle, avec la connectique, avec le numérique, avec ou sans l’Œdipe, « L’analyste est l’homme à qui l’on parle et à qui l’on parle librement. Il est là pour cela. »[2]
[1] Les extraits du florilège sont de C. Eliacheff, A. Stevens, F. Ansermet, A. Stevens, F. Ansermet, C. Eliacheff, A. Stevens, A. Stevens, D. Roy, C. Eliacheff, D. Roy.
[2] Lacan J., « La direction de la cure », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 616.