Le CPCT-parents de Rennes a tenu son colloque annuel sous le titre « Parents-enfant, ce qui se transmet ». Hebdo blog s’en fait l’écho en publiant quelques interventions dont l’interview d’Hélène Bonnaud, invitée d’honneur du colloque. On mesure que la transmission relève de cette mémoire propre à l’inconscient dans lequel se loge un malentendu fondamental.
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Qu’est-ce qu’un malentendu ? Quelle place tient-il dans l’histoire d’un sujet ? Pouvez-vous l’illustrer cliniquement ?
Hélène Bonnaud : Le malentendu est de structure. Dès lors qu’on parle, on est dans le malentendu. Les mots sont incapables de dire ce que l’on veut dire, il y a toujours un écart entre ce que je dis et ce que je veux dire. On ne s’en rend pas compte tant on croit à la vérité de la parole. Mais on s’interroge à partir de la réponse qu’a appelé notre dire et qui souvent, nous surprend. Le signifiant et le signifié sont séparés par une barre. C’est en quoi, le dire et le sens ne se recouvrent pas. Ce malentendu est aussi celui de notre venue au monde. Nous croyons être tout neuf en venant au monde, innocent de toute parole, de toute forme de présupposé, vierge de tout savoir, comme la page blanche d’un cahier. Eh bien, nous nous trompons. Des dits nous précèdent. Pas ceux du savoir de nos bibliothèques, non, mais ceux qui se sont écrits dans la famille, la nôtre, celle qui nous accueille et nous donne soins et amour. On peut déjà poser qu’il y a un savoir transmis par nos parents, nos grands-parents et qui constitue l’histoire de notre famille, ses origines, ses périples, ses événements traumatiques. On peut la dire, la raconter, la juger aussi. Et puis il y a des trous, des manques, des blancs et des interprétations aussi qui font le lit de tout ça, de toutes ces histoires qui se transmettent de génération en génération. C’est ce que la psychanalyse a formalisé, avec Lacan, comme une série de signifiants, (S1-S2) qui représentent le savoir. Et puis il y a ce qu’on ne sait pas, l’insu, le savoir inconscient, et qu’on transmet malgré soi. Ainsi, on naît dans un bain de langage et certains signifiants nous ont été décernés, avant notre venue au monde. Ces signifiants nous tombent dessus. Ils forment déjà une trame langagière dans laquelle va s’inscrire notre propre histoire. C’est à partir de ces éléments langagiers qu’un sujet prend place. Il va se construire en prenant appui sur ces signifiants qui le représentent et le singularisent. Le malentendu est de structure mais l’histoire, elle, recèle la vie et ce qui peut s’en transmettre au fil des générations. Elle est d’autant plus transmissible qu’on peut l’hystoriser.
Souvent, à l’âge où on se questionne sur le choix du sexe, les enfants interrogent leurs parents sur leur désir. Une petite fille voulait s’assurer de l’amour de son père pour elle. Elle lui demande s’il aurait préféré qu’elle soit un garçon. « Non, pas du tout, lui répond le père. Je t’aime pareil, autant que si tu avais été un garçon ! » Le père croit bien faire en lui répondant que c’est pareil. Que le sexe ne change rien à la façon dont il l’aime. Eh bien, déjà, nous voyons combien cette réponse creusera un malentendu. Car rien ne peut dire que garçon et fille s’équivalent pour la mère et le père. Le sexe perdu, celui que l’enfant n’a pas, est toujours une énigme, quelque chose qu’on ne connaît pas, dont on ne peut rien dire. Et on ne peut rien savoir de ce qu’aurait été le destin de l’enfant qu’on a eu, avec un sexe différent.
À partir de votre livre Le corps pris au mot. Ce qu’il dit, ce qu’il veut [1], peut-on dire que le corps est impliqué dans le malentendu ? Les mots peuvent-ils avoir des effets sur le corps du sujet ?
H.B. : Le corps est toujours impliqué dans le malentendu. Il y est aussi en tant qu’il est parlé par l’Autre et même, bien souvent, interprété par l’Autre. Dès les premiers jours de la vie, la présence nouvelle du petit corps donne lieu à un nombre incroyable d’interprétations sur son image, la ressemblance qu’on lui trouve avec sa mère ou son père, voire un autre membre de la famille, indiquant par-là que la ressemblance est la première opération de reconnaissance symbolique de l’enfant par l’Autre familial. Et déjà, on entre dans le malentendu. La parole sur l’image du corps, à la fois ouvre sur la symbolisation du petit être et en même temps, ouvre aux malentendus de l’existence. Lacan le dit clairement : « votre corps est le fruit d’une lignée dont une bonne part de vos malheurs tient à ce que déjà elle nageait dans le malentendu tant qu’elle pouvait. Elle nageait pour la simple raison qu’elle parlêtrait à qui mieux-mieux. C’est ce qu’elle vous a transmis en vous ‘‘donnant la vie’’, comme on dit. C’est de ça que vous héritez. Et c’est ce qui explique votre malaise dans votre peau, quand c’est le cas » [2]. Ainsi, Lacan l’indique. Le corps répond au malentendu qu’on nous a transmis. Il y a la peau, comme le dit le langage courant, « je suis mal dans ma peau », et il y a de nombreuses manières d’impliquer le corps dans le malentendu qui nous vient de nos parents. La langue en témoigne. Quand on dit : « j’ai le cœur gros », « je me sens pieds et poings liés » ou encore « j’en ai plein le dos », on entend bien que le corps est enserré dans les affects, affects qui touchent justement au corps de celui qui parle avec son corps, qui parlêtre son malaise.
Le langage sert-il à communiquer ? Parents et enfants peuvent-ils se comprendre ?
H. B. : Nous n’avons que le langage pour communiquer. C’est en quoi, il est primordial. Et il sert à dire, à informer, à nommer, à raconter, à aimer aussi et dès lors qu’il est capté par l’enfant qui reconnaît la voix de ses parents in utero, il y a échange. Au début de la vie, l’enfant entend les sons qui se modulent dans la langue maternelle. Ce sont ces modulations de la voix, ces trouvailles des mots et des sons qui interfèrent dans ce bain de langage qui le rassure et qui indique la présence comme voix du corps de la mère. Lacan a appelé lalangue, cette langue maternelle qui n’a pas de sens et qui a les plus grandes affinités avec l’inconscient. « l’inconscient est un […] savoir-faire avec lalangue » [3], dit-il. Mais ce savoir-faire, il n’est pas là d’emblée. La lalangue ouvre cet espace où va s’écrire la demande, le désir, la jouissance de l’enfant. Et c’est sur ce mode de l’interprétation que l’enfant communique avec ses parents. Il est interprété quand il pleure, quand il dit « non », quand il a du mal à dormir, et plus tard, quand il a des symptômes d’anxiété ou d’opposition, et qu’il ne répond pas à l’attente de ses parents. Il est interprété quand on lui dit qu’il a les mêmes soucis que l’un de ses parents, qu’il lui ressemble, qu’il a le même symptôme par exemple quand on lui dit « moi aussi j’ai fait pipi au lit longtemps », ou encore « j’aimais pas l’école non plus », ou encore « tu es méchant comme ton père », etc. La parole des parents fait le lit du malentendu, du symptôme aussi. C’est pourquoi, venir parler à un psychanalyste éclaire les signifiants et les significations qu’elles impliquent prises dans les filets du symptôme de l’enfant. Les parents, « l’action des parents, dit Lacan, s’articule […] de la position du psychanalyste. […] Tout parent traumatique est en somme dans la même position que le psychanalyste. La différence, c’est que le psychanalyste, de sa position, reproduit la névrose, et que le parent traumatique, lui, la produit innocemment » [4]. C’est bien parce qu’en tant que parents nous ne savons pas comment s’est construit le symptôme, qu’on vient en dire quelque chose. Il faut un tiers dans ce malentendu pour qu’il ait chance de s’entendre et bien souvent, de desserrer le nœud qui s’est formé à partir d’une simple remarque. Les mots ont des conséquences dans la construction du symptôme.
Alors, oui, parents et enfants ne peuvent pas se comprendre. Ils peuvent parfois croire qu’ils sont sur la même longueur d’onde. Mais chacun parle avec son corps et le corps est ce qui sert à la jouissance.
Ce qui échappe au parent aussi bien qu’à l’enfant. Que son corps lui procure une jouissance, qu’il en jouisse ne peut pas être communiqué. Cela reste impossible, même si, d’une certaine façon, il y a à dire quelque chose quand cette jouissance déborde et prend trop de place, quand l’enfant retient sa parole dans un silence inquiétant ou au contraire, l’expulse dans une agitation rebelle, un refus de savoir ou une violence sans cause. Venir en parler est une façon de sortir d’un dialogue parent-enfant qui tourne en rond et rend le conflit inévitable. Ce qui n’est pas sans souffrance. La parole change quand elle est adressée à un analyste, qu’on soit parent ou enfant, car, l’analyste, lui, ne sait rien encore et c’est pourquoi, on peut lui parler librement, lui dire autrement.
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Désir conjugal, désir parental. Dans ses interrogations sur le désir dont il est le produit, l’enfant aperçoit le couple conjugal que forment ses parents. Comme cela lui est-il transmis ? Et comment s’en débrouille-t-il ?
Pierre Malengreau : Les enfants aiment les histoires, celles qui émerveillent et celles qui font peur. Ces histoires sont faites de rencontres et des traces que ces rencontres ont laissées dans la langue. Elles racontent ce qui particularise les premières rencontres d’un enfant avec le désir, la jouissance et le savoir de l’Autre. Elles disent quelque chose du mode de présence sous lequel ces trois termes lui ont été offerts et comment il y a été sensible. Ce qui vient des parents proches est contingent. Sa sensibilité par contre est essentielle. Elle imprègne la forme romanesque, voire épique qu’il donne au désir parental dont il est le produit. L’enfant s’invente le couple parental dont il a besoin. Ce couple est de ce fait d’abord un couple interprété. Les histoires qu’il raconte ou qu’il aime entendre font partie des moyens qu’il se donne pour interpréter ce qu’il y a d’énigmatique dans le désir qui l’a produit. Elles ont pour fonction de tamponner ce que la relation entre ses parents a de plus spécifique, de plus intime, et pour tout dire, de plus intraduisible et qui concerne l’incidence du sexuel au sein du couple parental.
Nous entendons souvent de la part d’un sujet dans l’entretien clinique qu’il n’a pas été désiré ou attendu par son père et/ou sa mère. Qu’en est-il exactement de ce désir d’être désiré ? Ce désir-là est-ce une nécessité et comment l’entendre ?
P. M. : Lacan revient à plusieurs reprises sur la constatation que vous faites vous-mêmes. Un enfant vit toute sa vie sous le coup de la façon dont il a été accepté ou désiré par au moins un de ses deux parents. Cela se lit dans sa façon de parler, voire dans son style de vie. Cela s’observe aussi dans la manière dont il fera éventuellement un peu plus tard une analyse. C’est particulièrement sensible chez ces enfants qu’on dit non désirés. Plus ils entrent dans l’analyse, plus ils s’affirment à l’aide des signifiants qui les particularisent, plus ils ont tendance à s’abolir. La réaction thérapeutique négative trouve là une de ses applications les plus extrêmes quand elle pousse au passage à l’acte suicidaire. Lacan en tire un enseignement valable pour chacun : l’enfant est un être prématuré, il nait objet. Il est parlé avant d’avoir l’usage de la parole, et il est investi avant d’être là. S’il a de la chance, dit justement Jacques-Alain Miller, il sera cause du désir de ses parents. S’il n’en a pas, il risque bien de se retrouver objet rejeté dans le monde. Être désiré confronte l’enfant au désir concret de chacun de ses parents, aux cafouillages de leur désir, aux embrouilles de leur couple. Le malentendu est au rendez-vous. L’enfant peut s’en saisir comme d’une chance. C’est parce qu’il y a du malentendu qu’il peut prendre position, et c’est là que réside sa liberté.
Qu’est-ce qui pousse l’enfant au désir de savoir et de savoir quoi ? Est-ce encore pareil aujourd’hui, où les objets semblent plutôt pousser à l’exigence ?
P. M. : Permettez-moi de prendre cette question à rebours. Lacan considère dans son Séminaire « Les non-dupent errent » qu’il n’y a pas l’ombre d’un désir de savoir. Ce qui préside au savoir, ce n’est pas le désir, mais plutôt l’horreur, sauf peut-être après une analyse, du côté du psychanalyste, lorsque celui-ci invente du savoir à partir de ce qui est resté sur les bords de son analyse. L’enfant n’en est pas moins un grand théoricien et un infatigable chercheur, et quand il ne l’est pas, nous avons bien des raisons de nous en inquiéter. Le rapport de l’enfant au savoir n’est pas simple, et les pourquoi qu’il nous adresse visent moins le contenu des réponses que le désir de celui qui répond. Relisons le cas du petit Hans. Qu’est-ce qui le pousse dans la voie de ses élaborations ? La réponse de Freud est claire : ce qu’il appelle la pulsion de savoir, ou encore son pousse-au-savoir, plonge ses racines dans les premières rencontres de l’enfant avec la réalité sexuelle. Un enfant expérimente très tôt qu’il y a des trous dans ce qu’il peut savoir de son corps et dans les moyens langagiers qu’il a à sa disposition. Son extraordinaire capacité d’inventer du savoir trouve dans cette béance son allié le plus précieux. Qu’en est-il aujourd’hui ? L’appauvrissement du symbolique et la réduction du langage à des fins de communication ne favorisent pas l’émergence de cette nécessaire béance. Le pousse-au-savoir chez l’enfant pourrait bien s’en trouver marqué.
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Certaines mères que nous rencontrons au CPCT parlent d’une expérience douloureuse de la maternité. Quelles réponses possibles ?
Philippe Carpentier : L’offre faite au parent par le CPCT, ce « Ici, tu peux dire ce qui te tourmente dans ta rencontre avec ton enfant », favorise l’expression de ce qu’il peut y avoir de complexe parfois même de ravageant dans cette rencontre. Que le CPCT-parents puisse d’emblée accueillir et favoriser l’expression de ce tourment doit beaucoup aux particularités d’un dispositif où ce n’est pas l’enfant et ses symptômes mais ce qui fait symptôme pour le parent qui est, avant toute chose, accueilli.
L’amour maternel n’est pas programmé. Rien n’est naturel dans cette affaire. C’est un préjugé qui résonne d’ailleurs parfaitement avec la conception d’un intangible destin de mère pour toute femme. Le seul programme qui vaille est celui que chacun se bricole, très tôt dans la vie. Mais encore le lien du parent à son enfant est affaire de rencontre. Contingence de la rencontre qu’une mère, qui est aussi une femme et qui a un corps, fait avec l’enfant né ou à naître, qu’il soit le produit de son propre corps ou de celui d’une autre femme. Dans une époque à bien des égards, chaotique, s’opère une mise en question inouïe de préjugés les plus inscrits dans notre civilisation. Ainsi la vivacité des débats actuels sur la PMA, les couples homosexuels, l’avortement ou plus simplement l’extension de la pratique de la garde alternée.
Dans son texte « Les complexes familiaux », Lacan insiste sur la dimension culturelle et non naturelle de l’instinct chez l’homme et notamment pour « les comportements fondamentaux qui lient la mère à l’enfant ». Quelle est la nature de ce lien ?
P. C. : L’homme est un animal dénaturé. Son être de mère ou de père, la consistance de ces identités, relève d’une dimension symbolique. Être parent peut passer par des moments d’extrême désarroi quand bien même l’enfant est désiré. Ce peut-être pour une femme, lors de la grossesse, un moment de plénitude tout aussi bien que d’insupportable. Ce peut être le fameux coup de blues, dans l’après coup de la parturition ou bien encore l’incertitude d’un père dans l’accueil de son enfant. En chaque cas, ce que nous nommons « inconscient » joue sa partie. « Je ne me reconnais pas » revient souvent pour témoigner de ces moments où les certitudes les plus affirmées vacillent face à l’incarnation de cette « chair de ma chair ». En ce point, irréductible à la seule raison, gît la nature même de ce lien, il est vrai plus invisible, mais qui fait poids. Cette non naturalité du lien à l’enfant s’aperçoit mieux aujourd’hui au travers de l’indifférenciation qui gagne le couple parental et qu’épingle le vocable « parentalité ». Les hommes, hétéro ou homosexuels, investissent des fonctions hier encore dévolues aux femmes, tandis que des femmes font le choix décidé d’une vie sans maternité. Permettez-moi la métaphore du coworking. On se met ensemble, chacun avec son projet, débarrassé des carcans d’une tradition qui prescrivait les hiérarchies et les us. C’est déboussolant certes, mais ouvre à l’invention d’ancrages nouveaux, de nouvelles nécessités.
Les affaires d’infanticide, souvent très médiatisées peuvent-elles nous enseigner à ce sujet ? notamment l’infanticide de Fabienne Kabou à Berck-sur-Mer ?
P. C. : Le corps d’Adelaïde, petite fillette de 15 mois, a été retrouvé le 20 novembre 2013 sur la grève de Berck sur mer. Berck, où la mère la mère l’avait abandonnée à marée montante. Enfant non désirée, configuration assez courante au demeurant, Adelaïde avait été élevée avec attention et affection. Fabienne Kabou a accouché seule d’un bébé jamais déclaré à l’état civil, elle-même s’étant soustraite progressivement à tout dispositif d’inscription sociale. Il est nécessaire de se défaire de tout jugement moral d’un acte qualifié couramment de « contre nature » pour apercevoir qu’Adelaïde, en défaut d’inscription symbolique, était pour cette mère un objet. Objet notamment d’une menace de la part d’un environnement féminin vécu par cette mère comme maléfique et qui la conduit, dans sa « folie persécutrice » selon les termes d’un comité d’expert, à sacrifier sa fille à la mer. Ici, la problématique maternelle ne répond pas à un manque constitutif d’un désir mais à un vide que tente de combler une construction délirante. Adelaïde est pour cette mère un objet réel non inscrit dans l’Autre. « Inhumain » dit-on, l’infanticide fait scandale de tutoyer le plus intime de l’être. Loin de tout fantasme d’une « harmonie logée dans l’habitat maternel », comme l’indique Lacan, un enfant peut être pour une mère une chose étrange, étrangère.
[1] Bonnaud H., Le corps pris au mot. Ce qu’il dit, ce qu’il veut, Paris, navarin, 2015.
[2] Lacan J., « Dissolution », leçon du 10 juin 1980, Ornicar ?, n°22/23, Paris, Navarin, printemps 1981 p. 12.
[3] Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1975, p. 127.
[4] Lacan J., Le Séminaire, livre XIX, …ou pire, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2011, p. 151.