La question de l’écriture est une question qui me tient à cœur [*]. Je suis en effet parti dans la vie pour écrire de la poésie. C’était mon idée. Une sorte de hantise qui m’avait longtemps retenu. Aujourd’hui, je dirais que ce fut là un autre temps, une autre époque. Ce qu’il est possible de traduire par la formule : il était une fois un été, où on faisait des rêves.
Voilà pourquoi ce fut une des premières choses que je racontais à Lacan, la toute première fois que je le vis, venant lui soumettre ma candidature pour une analyse didactique. La première réponse de Lacan – car il y en eut une seconde – fut : « Vous allez donc être le premier analyste poète. »
Voici donc le point de départ de cet article : « Il semble que ce soit chose entendue, quand on est dans l’ordre de la doxa, d’affirmer que la parole ne trace que dans le sable, alors que l’écriture grave dans la pierre, pour l’éternité ». Or, la situation analytique semble présenter un paradoxe dans le fait qu’avec une parole toute volante, et destinée à s’effacer aussitôt proférée, quelque chose chemine, se trace, s’inscrit indélébilement, et rejoint de la sorte le privilège accordé en principe à l’écriture. Le dire semble ainsi constituer une autre alternative à l’écrire, à cette condition donc, nécessaire mais pas toujours suffisante, qui est celle de la situation analytique.
Apparemment, nous ne sommes pas très en avance pour savoir ce que c’est que l’écriture. C’est du moins « une pratique », dont le sens gît « au mystère du cœur ». Nous avons donc affaire à une praxis, qui suppose « un savoir-faire » du poète, dirait Lacan. Un savoir-faire avec la langue. Et toute une science du langage. En principe, on peut ajouter que la pratique analytique suppose aussi un « savoir-faire avec la langue ». Mais, la pratique analytique n’est pas à proprement parler une écriture. Dans un sens, quelque chose s’écrit pour le sujet de la parole, pour l’analysant. Reste à savoir de quel type d’écriture il s’agit. L’analyste, lui, se contente de prendre acte, en ponctuant, en interprétant ce qui opère dans cette écriture.
L’écriture pour Mallarmé est un procès de nomination. C’est ce qu’il appelle, lui, la Notion pure [1], faire exister un objet en tant qu’absent. Et, au-delà de la Notion, cela revient à produire « des postulats chiffres ». Ces prémisses aboutissent à l’idée que « l’écriture est un acte ». L’acte par excellence, pour le poète « qui est une façon d’être au monde ». C’est dans une autre conférence, qu’il a tenu cette fois à Oxford et à Cambridge, sur l’état de la littérature, qu’il a annoncé aux Anglais cet évènement inouï : « On a touché au vers. »
Les gouvernements changent, mais « toujours la prosodie reste intacte » [2].
Il y a là un effet de redoublement qui touche à l’essence même de l’acte, comme Lacan le dit de l’acte analytique. L’analysant ne saurait fonder son acte analytique que parce qu’il a rencontré un analyste qui, lui, s’était déjà autorisé de son acte. La « vraie [analyse] originelle ne peut être que la seconde, de constituer la répétition qui de la première fait acte » [3]. Écrire ramène Mallarmé à la question de savoir s’il y a lieu d’écrire, question originelle. Question sur quoi Maurice Blanchot n’a cessé de revenir, d’où sa formule : « Pour écrire il faut déjà avoir écrit ».
Cette Notion que Mallarmé a de l’écriture, il la pousse plus loin encore, il l’articule, pour notre plus grand intérêt, à la parole. D’où sa doctrine du double état de la parole. D’un côté, « elle est brute ou immédiate », parole vide, dirait Lacan, discours courant, universel reportage, précise Mallarmé. D’un autre côté, « elle est essentielle », et c’est la parole poétique. Et l’écriture a pour lui la fonction « d’isoler » cette parole poétique.
Nous retrouvons ce qui était notre point de départ, à savoir la distinction de la parole et de l’écriture, et de leur articulation possible.
Propos lacaniens : « Une montagne entre le dire et l’écrire »
Nous savons que l’œuvre de Lacan se partage entre l’écrit et l’oral. D’un côté, nous avons justement les Écrits, de l’autre, les séminaires. Il y a là une problématique présente très tôt chez Lacan. Ainsi de « L’instance de la lettre dans l’inconscient » – date aussi du Séminaire sur La Relation d’objet –, Lacan situe ce texte « entre l’écrit et la parole » [4]. Aussi bien, finira-t-il par apporter un propos tout à fait tranché sur cette question : « il y a plus qu’une nuance, il y a une montagne entre le dire et l’écrit » [5].
Jean-Claude Milner s’était penché sur cette problématique dans son ouvrage L’Œuvre claire. Tout le premier chapitre de ce livre ne parle que de cela. Sans s’attarder sur la manière dont il traite la question, je relève un petit propos de lui qui est gros de conséquence : « La vérité parle, elle n’écrit pas » [6]. Voilà une formule bien parlante pour tout analysant. Et tout lecteur de Lacan se souvient de sa fameuse prosopopée : « Moi la vérité, je parle. » [7]
J’oppose à cela deux autres moments dans l’enseignement de Lacan. Le Séminaire XX, Encore et le Séminaire XXIII, Le Sinthome. Je m’arrête au premier, parce que j’y trouve toute une leçon qui porte sur « La fonction de l’écrit », à entendre dans le discours analytique. Et au Séminaire Le Sinthome, parce que l’écriture de référence est celle de Joyce, l’écriture littéraire. Pour préciser la fonction de l’écrit dans le discours analytique, Lacan commence par évoquer les petites lettres qu’il a produites [8].
1 – Le a qui est un objet.
2 – Le A qui est un lieu, une place, le lieu de l’A.
3 – Il évoque en passant la Théorie des ensembles de Bourbaki, où on trouve des « signes logiques. L’un d’entre eux désigne la fonction place comme telle. Il s’écrit d’un petit carré » [9]. Ce simple carre relève pour Lacan, de l’écrit.
4 – Dans le même chapitre, Lacan avance l’algorithme saussurien Sa/Se comme un écrit. La barre ayant sa grande importance, puisqu’il n’y a rien à comprendre de la barre, même quand on l’utilise en logique pour la négation.
5 – Il avance enfin le Φ.
Ces trois lettres (a, A, et Φ) « n’ont pas la même fonction », mais elles ont ceci pour elles de relever de l’écrit [10]. D’où la phrase importante ou Lacan nous dit : « L’écrit n’est nullement du même registre […] que le signifiant » [11]. Dans cette optique, l’écrit relève du discours scientifique. Et pour que l’on ne s’y trompe pas, Lacan donne ailleurs, comme exemple d’une écriture, celle de la formule de la relativité de Einstein.
Précisons un peu plus les choses. Dans la « Note italienne », nous avons ce propos de Lacan : « Il y a du savoir dans le réel » [12]. Ce savoir, ajoute-t-il, c’est « le scientifique qui a à le loger » [13]. Ce qu’il faut souligner ici, c’est qu’il s’agit d’un savoir qui n’a rien à faire avec la vérité. Vérité et savoir sont ici tout à fait disjoints.
« L’analyste loge un autre savoir » [14], c’est un savoir qui ne peut que tenir compte et s’extraire de la vérité du sujet. Et en même temps, ce savoir doit tenir compte du savoir dans le réel. Nous avons là une notation de l’ambition de Lacan de maintenir toujours une visée scientifique à la psychanalyse. Il n’en résulte pas pour autant que l’écriture scientifique soit la même que l’écriture analytique.
En effet, le savoir dans le réel peut être produit par le scientifique « du semblant de s’en faire le sujet » [15]. Alors que le savoir produit par le discours analytique résulte d’avoir dévoilé au sujet sa propre division.
Notons au passage en quoi Lacan peut dire que le sujet, dans la psychanalyse, est celui de la science.
Voyons maintenant ce que Lacan nous dit du signifiant comme n’étant pas du même registre que l’écrit. Le signifiant, « au sens auditif du terme, n’a avec ce que ça signifie aucun rapport. » [16] Nous avons là une nouvelle définition tout à fait majeure du signifiant. Nous connaissons la première définition du signifiant comme étant ce qui représente le sujet auprès d’un autre signifiant. Et, d’un signifiant à un autre, c’est une part de la vérité du sujet qui se dévoile – sans parler de l’objet qui chute.
La vérité parle incontestablement. Et nous sommes là dans la ronde des signifiants. Dire que ceux-ci n’ont aucun rapport avec ce que ça signifie, c’est souligner « la face réelle du signifiant ». Celui-ci, dès lors, est biface : d’une part, c’est ce qui relève du symbolique, part du vrai, d’autre part, ce qui relève du réel et qui peut être élevé au rang d’un savoir, peut être au rang d’un mathème du sujet. C’est dans ce Séminaire que Lacan pouvait dire que le signifiant est la cause de la jouissance.
C’est, dès lors, la lettre dans le signifiant qui commence à fonctionner ; notre visée, ce serait d’élever le signifiant à la dignité de la lettre ; et le signifiant peut être dit ce qui est en gésine d’une écriture. Nous sommes là dans ce que Lacan attend de la psychanalyse, plus précisément de ce qui résulte du processus de la passe.
Jacques-Alain Miller relève le virage opéré par Lacan dans les années 1970, entre « l’inconscient comme un laisser parler la vérité » à l’inconscient « comme savoir » [17], c’est-à-dire ce qui peut devenir écriture. Mais nous avons besoin ici de distinguer trois types d’écriture (distinction relevée par J.-A. Miller) :
– L’écriture scientifique.
– L’écriture psychanalytique, qui a une visée scientifique, mais qui ne se produit pas de la même place.
– L’écriture littéraire.
Le virage de l’inconscient comme vérité à l’inconscient comme savoir est justement « contemporain de la valorisation du mathème, […] et d’un accent qui n’est plus mis sur le parler mais sur l’écrire[. C’]est un écrire qui n’est pas littéraire, […] qui tient justement à la forme logique du savoir scientifique[. C’]est une adoption par la psychanalyse de cette forme logique du savoir » [18].
Lacan le dit très nettement en l’évoquant, dans le Séminaire Encore et dans « Lituraterre », et en avançant une précision supplémentaire : « L’écriture donc est une trace où se lit un effet de langage. » [19] Articulation de lettres, dirons-nous. Voilà pourquoi l’écriture nécessite la lecture. Mille lectures différentes. Dans l’écriture du mathème du fantasme ($ ◇ a), nous avons deux lettres et une articulation possible ou impossible entre elles.
Tout se passe en effet comme si la parole est à prendre comme articulation entre deux écritures. Celle qui est inconsciente, qui pousse à la lecture, et c’est ce qui constitue un travail de « déchiffrage » – il y a une jouissance à cela –, et celle qui est peut-être rendue possible à partir de la parole comme savoir à écrire, ce qui constitue un travail de « chiffrage » – il y a aussi une jouissance à cela. L’écriture littéraire relève de ce type de chiffrage, et qui passe directement dans le réel. L’écriture de Mallarmé et celle de Joyce, en particulier celle de Finnigans Wake, est le paradigme de ce type d’écriture.
Voici maintenant ce que Lacan nous dit de ses propres mathèmes « rien ne tiendra de tout ça, si je ne le soutiens pas d’un dire qui est celui de la langue » [20]. C’est dire que le parler et l’écrire relèvent d’une dialectique très précise et très sophistiquée. Cette dialectique opère surtout dans le discours analytique et dans la littérature. Elle n’opère pas dans le discours scientifique, dans la mesure où celui-ci forclot le sujet.
Ce qui s’écrit par contre dans la cure analytique, c’est ce qui s’écrit pour un sujet. Là aussi, le Séminaire XX est le lieu où Lacan précise en quoi consiste cette opération d’écriture. Il se réfère pour cela aux modalités d’Aristote en leur donnant son interprétation propre. Ces modalités sont :
1 – Le nécessaire en tant que ce qui ne cesse pas de s’écrire. C’est ce qui du symptôme et du fantasme ne cesse pas de se répéter, c’est-à-dire de tenter de s’écrire.
2 – L’impossible : et c’est ce qui ne cesse pas de ne pas s’écrire. Ce qui en termes de logique du savoir nous renvoie au rapport sexuel. Ou le nom du père chez le psychotique. Cela ne pourra jamais s’écrire.
3 – Le contingent : qui est ce qui cesse de ne pas s’écrire. Quelque chose cesse de se répéter pour le sujet. D’où l’une des thèses de ce Séminaire qui est « que l’apparente nécessité de la fonction phallique se découvre n’être que contingence » [21]. Par l’opération analytique le phallus « a cessé de ne pas s’écrire » [22]. C’est l’inscription de la castration qui est ici en jeu.
On peut noter ici que, chez le psychotique, cette fonction phallique relève de l’impossible, elle ne cesse pas de ne pas s’écrire, alors que chez le pervers elle relève du nécessaire : elle ne cesse pas de s’écrire.
Qu’est-ce que l’opération analytique permet comme autre écriture ? C’est ce qui découle de la contingence de la fonction phallique. Les identifications du sujet peuvent aussi cesser de ne pas s’écrire. Le sujet peut traverser le plan des identifications, de même qu’il peut traverser son fantasme. Dans certains témoignages des Analystes de l’École, il est possible de relever à quel point il est possible de réduire toute la névrose et toute la cure. L’écriture se trouve alors réduite à l’écriture de deux signifiants noués à un objet.
La dialectique de la parole et de l’écrit trouve ainsi une parfaite illustration.
Après avoir interrogé la psychanalyse et la science dans leur rapport à l’écrit, il faut revenir au rapport de la psychanalyse et de la poésie. Pour cela, il faut reprendre, d’une part Mallarmé, d’autre part le Séminaire Le Sinthome, c’est-à-dire l’écriture de Joyce.
Quatre moments dans le Séminaire Le Sinthome
Dans ce Séminaire, nous trouvons d’abord une thèse devenue classique chez Lacan.
Dans « un premier moment », Lacan nous dit « c’est par des petits bouts d’écriture que, historiquement, on est rentré dans le réel, à savoir qu’on a cessé d’imaginer » [23]. C’est une notation importante, parce que l’on peut dire que le névrosé cesse d’imaginer en passant au symbolique. On peut aussi bien dire qu’il commence par imaginariser le symbolique. Il suffit de suivre l’interprétation de n’importe quel rêve pour mesurer ce qui se passe, surtout s’il s’agit d’un cauchemar, qui comporte visible sa part de jouissance comme réel.
Quel est l’objectif de Joyce dans cette perspective générale entre R, S et I ? Eh bien, Stephen le héros, qui est Joyce, procède apparemment comme le névrosé, « il déchiffre sa propre énigme » [24]. À la différence cependant du névrosé, il procède, lui, par l’écriture et non par la parole.
Dans un « deuxième moment » de ce Séminaire, Lacan s’interroge pour savoir si Joyce se prenait pour le rédempteur. Pour y répondre, il ajoute : « Nous sommes réduits au sentiment parce qu’il ne nous l’a pas dit. Il l’a écrit », et c’est là toute la différence, c’est que « [q]uand on écrit on peut bien toucher au réel, mais non pas au vrai » [25].
Et c’est l’écart majeur que creuse Lacan entre le réel et le vrai. Et on comprend bien qu’il y ait un écart, dans la mesure où le vrai passe par la parole. Par l’écriture, par contre, c’est le versant réel du signifiant qui opère et non le versant symbolique.
Dans un « troisième moment », répondant à une question qu’on lui posait, voici ce que Lacan avance : « Le réel étant dépourvu de sens, je ne suis pas sûr que le sens de ce réel ne pourrait pas s’éclairer d’être tenu pour rien moins qu’un sinthome. » [26] L’enjeu, alors, de ce réel pour le sujet passe par son symptôme. C’est le meilleur accès qu’il peut avoir à ce réel. Et nous avons alors la thèse majeure de ce Séminaire : l’écriture de Joyce lui a permis de tenir ensemble R, S et I, c’est-à-dire de constituer son symptôme. Puisque chez lui c’est l’imaginaire, c’est-à-dire son rapport a son propre corps, qui fait défaut.
L’écriture devient alors l’écriture du symptôme devenu entre-temps sinthome.
D’où, dans un « quatrième moment », Lacan avance une spécification de l’écriture au sens littéraire du terme. Il s’agit là d’un constat : l’écriture chez un écrivain ou un poète « est […] un faire » [27], – dans le sens d’un savoir-faire qui n’est pas donné au névrosé. D’où une nouvelle notation sur l’écart entre le réel et le vrai : « Ce qui reste, c’est le signifiant. Mais ce qui se module dans la voix n’a rien à faire avec l’écriture. » [28]
Lacan ne met pas ici l’accent sur le versant réel du signifiant. Il ne le fait pas parce que l’écriture, dans ce contexte, pour lui, c’est le nœud borroméen, ce qui « change le sens de l’écriture » [29]. Et il opère là une sorte de retournement qui peut surprendre. Car le nœud borroméen « montre quelque chose à quoi on peut accrocher des signifiants » [30]. Le nœud, en effet, est d’abord le nœud dans le mental. Et on peut toujours accrocher à ce nœud – nœud du R, S, I qui est une écriture – des signifiants en tant que : dit-mension / mension du dit, que Lacan prolonge par mensionge : « [C]e qui indique, poursuit Lacan, que le dit n’est pas du tout forcement le vrai » [31].
Nous retrouvons ainsi de nouveau l’écart entre le réel et le vrai. Entre la dimension propre à l’écrivain-poète qui est écriture, et celle du névrosé dont la parole peut passer par le mensonge.
C’est ce que relève J.-A. Miller dans la première leçon de son cours « Le réel dans l’expérience analytique » : « le réel ne s’accorde pas à la vérité » [32]. Il obéit à des lois qui n’ont rien à voir avec les lois qui régissent la vérité. Et « situer l’inconscient par rapport au réel est tout à fait distinct que de le situer par rapport à l’Autre » [33].
Retour à Mallarmé
Quand on ne connait pas la biographie de Mallarmé, on mesure mal l’importance de la parole chez lui. Toutes ses conférences et ses écrits en prose sont nourris de cette parole. Les fidèles de la rue de Rome témoignent tous de ça. De sa parole, il sait faire une écriture. Ce qui est à distinguer de sa poésie proprement dite, qui est une écriture que l’on peut qualifier de mathémique.
Cette question de la parole et de l’écrit restera toujours actuelle pour tout analyste. Il y a en effet souvent pour l’analysant, pris par le désir de l’analyste, nécessité d’écrire. Pour témoigner, pour transmettre, pour élaborer une théorie. Et tout le monde peut le constater : l’écriture dans la littérature analytique – au sens strict du terme écriture – n’est vraiment pas brillante.
C’est que l’écriture nécessite le recours à la poésie et au discours de la science. Pour écrire, en somme, il faut être en même temps poète et homme de science. J’aboutis ainsi à une conclusion simple, que chacun peut soupçonner par intuition.
Il me reste ceci d’avoir éclairci la question pour moi-même.
[*] Ce texte est une version revue et réduite d’un article préalablement publié dans Ornicar ? digital, publication en ligne.
L’Hebdo-Blog, nouvelle série, remercie Cécile & Joseph Attié d’en avoir autorisé la publication pour ce numéro.
[1] Cf. Mallarmé S., Épouser la notion, Saint Clément de rivière, Fata Morgana, 1992.
[2] Mallarmé S., Œuvres complètes, Paris, Gallimard, coll. La Pléiade, 1945, p. 643.
[3] Lacan J., « Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l’École », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 253.
[4] Lacan J., « L’instance de la lettre dans l’inconscient ou la raison depuis Freud », Écrits, Paris, Seuil, p. 493.
[5] Lacan J., « Conférences et entretiens dans des universités nord-américaines », Scilicet, n°6/7, 1976, p. 43.
[6] Milner J.-C., L’Œuvre claire, Paris, Seuil, 1995, p. 30.
[7] Lacan J., « La chose freudienne ou Sens du retour à Freud en psychanalyse », Écrits, op. cit., p. 409.
[8] Cf. Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1975, p. 31.
[9] Ibid.
[10] Ibid.
[11] Ibid.
[12] Lacan J., « Note italienne », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 308.
[13] Ibid.
[14] Ibid.
[15] Ibid.
[16] Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, op. cit., p. 31.
[17] Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. Le banquet des analystes », enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’université Paris 8, cours du 9 mai 1990, inédit.
[18] Ibid.
[19] Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, op. cit., p. 110.
[20] Ibid., p. 110.
[21] Ibid., p. 87.
[22] Ibid.
[23] Lacan J., Le Séminaire, livre XXIII, Le Sinthome, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2005, p. 68.
[24] Ibid., p. 69.
[25] Ibid., p. 80.
[26] Ibid., p. 135.
[27] Ibid., p. 144.
[28] Ibid.
[29] Ibid.
[30] Ibid.
[31] Ibid.
[32] Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. Le réel dans l’expérience analytique », enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’université Paris 8, cours du 18 novembre 1998, inédit.
[33] Ibid., cours du 25 novembre 1998.