On se prépare et on y va. Parfois le trajet est long, une demi-heure de métro, une heure de train, quelques heures de vol. Plusieurs fois par semaine ou plusieurs fois par jour. C’est selon. On s’installe dans la salle d’attente. Arrivez-vous à lire ? À consulter vos messages sur votre téléphone ? À penser à autre chose ? En ce qui me concerne, dès que je suis devant la porte de l’immeuble, je suis déjà-là.
Un ami m’a raconté qu’il a composé le code de sa carte bleue au lieu de composer le code d’entrée chez son analyste. Son acte manqué ne montre-t-il pas qu’il était déjà-là ? Une séance analytique est quelque chose qui s’expérimente. Elle a un début et une fin. Les plus percutantes sont les très courtes. Celles qui vous laissent complétement renversé parce que vous n’avez rien compris. Parce que vous n’avez pas entendu, derrière ce qui s’entend, ce qui se dit. Celles qui par l’acte chirurgical de la coupure font que ce que vous avez dit devient lisible et parfois risible. Un p’ti bout d’ça voir arraché au temps de la rencontre.
Un numéro de L’Hebdo-Blog, nouvelle série sur la séance analytique dans ce temps étrange que nous traversons et sur lequel nous ne pouvons pas encore bien-dire grand chose. Du grain à moudre pour les lecteurs éclairés.