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ÉDITORIAL : Lire Freud, toujours

Par Omaïra Meseguer
5 septembre 2021
« Communication d’un cas de paranoïa en contradiction avec la théorie psychanalytique » *
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Lacan ouvre son Séminaire sur Les Écrits techniques de Freud en énonçant : « La pensée de Freud est la plus perpétuellement ouverte à la révision. C’est une erreur de la réduire à des mots usés. Chaque notion y possède sa vie propre. C’est ce qu’on appelle la dialectique. » [1]

Des mots usés. Quelle façon de dire que celle de Lacan ! Rien de pire que des mots usés, mortifiés par la répétition, par l’excès de compréhension, par l’injection de sens. Le retour à Freud, dont Lacan s’est fait le garant, est un procédé qui vise une revivification des mots. Certaines « notions furent, à un moment donné, indispensables à Freud parce qu’elles apportaient une réponse à une question qu’il avait formulée par avant, dans d’autres termes. On n’en saisit donc la valeur qu’à les re-situer dans leur contexte » [2]. Lacan invite ses élèves à ne pas en rester à un émerveillement[3] des trouvailles freudiennes, mais à risquer une lecture, prudente : « Quand je vous parle d’analyser l’œuvre de Freud, c’est pour y procéder avec toute la prudence analytique. » [4]

Pour Lacan, « la parole de Freud [n’est pas] parole d’évangile » [5]. Par conséquent, il corrige la traduction, fait des recoupements, découpe, prolonge. Le texte freudien devient ainsi maniable et toujours renouvelé. Réviser perpétuellement sous-entend une invitation à examiner à la loupe, à remettre à jour. Réviser la pensée freudienne consiste, comme en mécanique, « à remettre en état le moteur » du texte : dévisser, introduire de l’huile, changer le filtre, nettoyer pour faire fonctionner l’assemblage d’une manière plus fluide. Sans cela, le risque est qu’il devienne lettre morte.

Lacan n’utilise pas la métaphore du garagiste pour qualifier sa manière de lire Freud, il choisit « l’art du bon cuisinier » qui « sait bien découper l’animal, détacher l’articulation avec la moindre résistance » [6]. Détacher avec tact pour trouver le bon morceau, et ce, sans l’arracher brusquement pour ne pas abimer le tissu. Une délicatesse est donc de mise, qui respecte la façon dont sont placées les fibres du texte, sa grammaire.

Il est important de souligner combien la première lecture des textes de Freud suscite chez le lecteur un petit bouleversement. Nombreux sont ceux qui témoignent avoir été frappés, à l’adolescence, à la lecture d’un texte de Freud : « un mot suffira pour le faire sentir, la découverte de Freud met en question la vérité, et il n’est personne qui ne soit personnellement concerné par la vérité » [7]. En effet, l’œuvre freudienne continuera à faire des vagues, à condition que nous ne laissions pas dormir les textes pour qu’ils réactivent leur caractère subversif et étonnant.

C’est donc de la main de Freud que démarre cette rentrée de travail pour L’Hebdo-Blog, nouvelle série. À quelques jours du 9 septembre, date anniversaire du décès de Lacan, nous avançons en lecteurs prêts à prendre le risque, nous efforçant, tel son vœu, de savoir lire entre les lignes.

[1] Lacan J., Le Séminaire, livre I, Les Écrits techniques de Freud, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1975, p. 7.

[2] Ibid.

[3] « Jung lui aussi, en s’émerveillant, redécouvre, dans les symboles des rêves et des religions, certains archétypes propres à l’espèce humaine. » (Ibid., p. 9.)

[4] Ibid., p. 36.

[5] Lacan J., Le Séminaire, livre XI, Les Quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1973, p. 174.

[6] Lacan J., Le Séminaire, livre I, Les Écrits techniques de Freud, op. cit., p. 8.

[7] Lacan J., « La chose freudienne ou Sens du retour à Freud en psychanalyse », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 405.

Numéro : L’Hebdo-Blog 246
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