La sublimation est un concept majeur dans l’enseignement de Freud et de Lacan. Jacques-Alain Miller, dans son cours de 1982 intitulé « Jalons dans l’enseignement de Lacan », avance même que « la théorie de la sublimation chez Freud est le point par lequel on peut le mieux approcher le “Il n’y a pas de rapport sexuel” que formule Lacan1 ».
Les textes que vous allez lire nous parlent de la sublimation à partir de trois points de vue différents. Le premier met l’accent sur le deuxième grand développement de Lacan sur la sublimation à partir de l’amour courtois, tout en y soulignant le versant freudien : changement d’objet, idéalisation, manque et… tiers lésé. Le second texte fait se rencontrer l’amour courtois et la jouissance féminine comme jouissance supplémentaire et nous emmène vers la fin de l’analyse. La question de la sublimation, qui prendra le nom d’escabeau, est alors considérée dans son rapport aux deux acceptions attribuées par Lacan au sinthome. Le troisième texte nous emmène dans la poésie des lettres de Kafka à Milena et montre, d’une part, de quelle façon la sublimation voile le réel du non rapport sexuel et, d’autre part, les conséquences qui s’ensuivent lorsque le voile se déchire à l’occasion de la rencontre des corps.
Jean Luc Monnier
[1] Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. Jalons dans l’enseignement de Lacan », enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’université Paris 8, cours du 17 mars 1982, inédit.




