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Désencombrer la voie

Par Marie Ange Castro-Marra
23 février 2015
Désencombrer la voie
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Le 14 janvier 2015 nous avons partagé une soirée chaleureuse, organisée par Jean-Christophe Gaston à la librairie Majolire de Bourgoin-Jallieu, avec Patrick Hollender autour de son livre Les Passerelles et Délia STEINMANN qui en a rédigé la préface.

P. Hollender est psychanalyste, membre de l’Association de la Cause freudienne Rhône-Alpes.

Dans le public, des lecteurs assidus de l’association « Passeurs de mots ». L’un d’entre eux nous livre sa lecture et souligne l’ambiance particulière des époques que les personnages traversent, depuis la guerre de 14-18 jusqu’à nos jours, sur fond de passion pour cet agencement réglé qu’a été la Compagnie des Chemins de Fer, viatique de nos vies embrouillées.

Les embrouilles ne manquent pas dans l’histoire familiale que nous raconte Philippe, le narrateur.

Quelques années avant 1914, Jeanne, issue d’une riche famille belge, tombe amoureuse de Gustave, jeune français de condition modeste. Reniée par sa famille, elle viendra s’établir avec lui en France.

Août 1914, alors que Gustave convoyait un train de munitions vers la Belgique, tout explose sous les feux de l’ennemi, de son corps il ne restera rien. Jamais aucune sépulture ne pourra border le chagrin de Jeanne. Elle en perdra la raison, errera avec ses deux jeunes enfants Lydie et Paul. Un jour, l’inimaginable se produit. Du bord d’une passerelle, Jeanne pousse Lydie dans l’étang, à nouveau l’abîme aspire. Lydie sera sauvée de la noyade de justesse par son frère.

D’autres drames suivront. La honte sans borne de Lydie lorsqu’elle devient fille-mère en mettant au monde Jacqueline, son amoureux Jacques ayant fui devant un mariage qui se présentait comme une mésalliance. Lydie rencontrera plus tard Emile, de leur amour naîtra Michèle.

Les années passèrent.

Lorsque Lydie apprit que sa fille mineure de dix-sept ans, Michèle, reproduisait l’erreur de sa mère, les murs tremblèrent. Le mariage avec Nicolas fut organisé dans la hâte avant l’arrivée de leur enfant Damien. Leur entente se fissura rapidement, mais naquit un deuxième fils Philippe, le narrateur.

Notre lecteur ponctue : « je me reconnais dans ce livre».

C’est qu’en effet la grande histoire se conjugue tout au long du livre à l’histoire intime des personnages réels, sur quatre générations.

Alors les questions des lecteurs avertis ne manquent pas : « Est-ce une autobiographie ? Un roman ? »

La réponse convoquera la structure de fiction de la vérité et la subjectivité toujours engagée, même lorsque l’on raconte l’histoire avec un grand H.

Puis une autre question s’accroche à la première : « l’histoire (le récit qu’on en fait) construit-elle le sens ou le déconstruit-elle ? »

C’est qu’en effet, si les rappels historiques créent des balises qui permettent de s’y retrouver – première partie du livre –, le réel rencontré par le personnage principal, Philippe, à travers la folie de son frère et qu’il ne sait nommer – deuxième partie –, déborde le sens, accélère le rythme, entrechoque les éprouvés.

La cohabitation de ces différents aspects fait naître un sentiment de malentendu qui ouvre à une interprétation personnelle.

Et ce temps qui ne passe pas ! Qui laisse intactes les traces sur le corps via les mots.

Pourtant, rien dans ce livre d’une approche trans-générationnelle, bien que la métaphore de la passerelle invite à cela. Plutôt, pour chaque génération la charge de prendre sa part, et pour chacun de faire quelque chose avec ce qu’il aura retenu au passage, à son insu.

Ce quelque chose, c’est l’analyse dont P. Hollender nous dit qu’elle lui a permis de faire éclater l’idéal de ce qui serait une bonne filiation. Il s’en est déduit la possibilité d’écrire ce livre.

Ce n’est pas parfait, ça rate toujours, les choses ne sont pas aussi logiques qu’on voudrait, pas de belle conclusion comme dans un roman, mais à l’arrivée le temps passé enfin se perd.

Il reste un objet – extime pour l’auteur –, fraternel pour nous, de cette fraternité, comme le dira Délia Steinmann, « qui ne fait pas de l’autre mon semblable, mais qui comme moi est touché par la langue, est touché par un autre qui n’est pas ma propre image ».

Numéro : L'Hebdo-Blog 21
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