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Au CPCT Ados : Oser une clinique pragmatique

Par Geneviève Cloutour-Monribot
28 février 2016
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L’Hebdo Blog : Vous êtes directrice du CPCT Ados, à Cenon. En quoi les parents des adolescents que vous recevez sont-ils des partenaires du traitement qui est proposé au CPCT ?

Geneviève Cloutour-Monribot : Le dispositif du CPCT Ados ne prévoit pas de rencontrer les parents, mais parfois ils viennent, trop près ou trop loin, et ils sont là dans les propos tenus lors des séances, le plus souvent dans une jouissance débordante que le jeune, soit cherche à partager, soit questionne pour s’en dégager.

Trop près : cette mère qui part dans une description très crue et très obscène des corps lors d’un accouchement difficile, car c’est pour elle la cause du mutisme de sa fille depuis, dit-elle, qu’elle lui en a parlé. L’interrompre poliment et la renvoyer à sa propre fascination – sur un mode quelque peu expéditif – a permis de placer pour sa fille un autre partenariat à sa portée, à la mesure de ses symptômes, et dégagée de ce qu’elle appellera ensuite l’angoisse de sa mère.

Trop loin : « c’est vrai, elle peut se débrouiller seule ». Phrase par laquelle cette mère s’excuse et s’accuse de s’inquiéter pour sa fille qui a fait plusieurs passages à l’acte. Pour objecter à son retrait au nom de l’ « autonomie », il s’agira de la mettre dans le coup ; en l’occurrence en allant la saluer jusque dans sa voiture. Pour traiter autrement ce « se débrouiller seule », et ce que recouvre cette revendication d’une fausse séparation.

Le mélange des jouissances est souvent l’insupportable qui retient aussi les liens des adolescents avec leurs parents ; c’est à la fois recherché et abhorré. À l’adolescence, l’harmonie familiale se fissure, la marge de manœuvre est sur cette faille : ni l’obturer ni s’y fracasser.

HB : Comment manier le transfert des différents acteurs du traitement ? 

G. C-M : Avec un désir de reconnaissance et parfois une supposition de savoir s’installe vite un transfert. Le traitement rapide n’implique pas qu’il faille y résister, mais qu’il convient de le manier avec prudence, ce qui relève de la formation de l’analyste. Accrocher quelques éléments essentiels évite que le jeune ne vous ballade un peu trop complaisamment dans les méandres de son histoire familiale, ce à quoi il est parfois rompu. Et l’insolite de la foncière dissymétrie attenante au lien transférentiel est alors une découverte rassurante. Le maniement du transfert est directement branché, le plus souvent, sur l’angoisse et la colère, qui sont des affects du réel. Quelques signifiants pacifiants appropriés peuvent désamorcer des mots explosifs. L’idée suffisante est que le jeune soit un peu mieux armé pour se frayer un passage.

Le bouclage produit par une temporalité préétablie des séances peut faire coïncider l’effet de transfert avec une solution provisoire dont le jeune est le plus souvent content. Le transfert s’arrête là mais les demandes « de bouche à oreille » indiquent que circule quelque chose de ses effets.

HB : Quelles brèches dans la clinique l’accueil des adolescents ouvre-t-il ?

G. C-M : Les adolescents viennent souvent au CPCT au bord de l’exaspération, avec un vocabulaire excessif. Mais de quelle exaspération s’agit-il ? Au-delà des cibles apportées comme sur un plateau : parents, professeurs, ou autre harceleur désigné, au-delà des figures oedipiennes qui ne sont plus de mise, se dégagent l’agacement et l’agitation du corps mis en désordre par un nouveau sexuel, qui déconstruit les appuis de l’enfance. Et parfois tout vole en éclats, d’où une certaine urgence subjective. Ménager quelques appuis signifiants utilisables plus ou moins durablement, réconcilier avec des satisfactions rejetées par rébellion, ouvre sur une clinique osée pragmatique, rythmée sur des aperçus d’un réel qui fait surface. Il s’agit moins de comprendre que d’agir, en répondant par la manifestation du pouvoir de la parole. L’expérience du CPCT est faite de cela.

Numéro : L'Hebdo-Blog 62
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