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Trois questions à Katty Langelez-Stevens

Par Marga Auré & Adriana Campos
22 juin 2025
Trois questions à Katty Langelez-Stevens

1976, Sonnenblumenbaum Oil on canvas, 72 X 93 cm, © 2025 Susanne Strassmann

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Traditionnelle, monoparentale, homoparentale, décomposée, recomposée, triparentale : quels sont les principes fondamentaux de la famille au moment du bousculement du patriarcat et de la loi du Père ? Quel lien fait encore famille aujourd’hui ?

Nous constatons au fur et à mesure de nos lectures, des présentations cliniques préparatoires et du travail épistémique en amont de la tenue du Congrès que le seul invariant qui reste au cœur de l’institution familiale est l’enfant lui-même. C’est autour de lui que se forment et se défont les couples et que s’organise la vie quotidienne. Depuis que les lois du mariage ont été largement transformées au profit d’une plus grande liberté pour les individus et surtout pour les femmes, l’institution familiale s’est trouvée elle-même profondément remaniée : elle est moins rigide et permet une très grande inventivité pour faire famille aujourd’hui. Ce n’est donc plus le symbolique qui organise le réel en sculptant une réalité, mais c’est un bout de réel, l’enfant en tant qu’objet a, qui maintient les restes de famille autour de lui. Il est l’enfant-roi (agalma) pour lequel les adultes se déchirent ou s’organisent, mais il peut aussi être l’enfant-déchet (palea) dont les pères se déchargent et que les mères gardent à regret.

Les sujets contemporains cherchent-ils toujours à former une famille ?

Les sujets d’aujourd’hui ne font plus famille sans se poser de questions. C’est à chaque fois un choix. Ou bien un choix traditionnel met la famille en premier, comme dernier socle et abri dans une société en mutation. Ou bien ils refusent de faire famille de façon consciente, par raison idéologique (éco-anxiété, menace de guerre), par individualisme et volonté de profiter à fond de la vie, ou de façon inconsciente en se plaignant de ne pouvoir trouver le partenaire à la hauteur de leur projet de vie.

Les avancées de la science et les politiques issues du capitalisme libéral du marché global créent un Malaise dans la famille. Quel avenir voyez-vous pour l’institution familiale ?

Ces dernières années, l’évolution a clairement été vers une augmentation des familles monoparentales, le plus souvent des femmes avec un ou plusieurs enfants. Sans doute atteignons-nous un palier, car de moins en moins de femmes sont prêtes à sacrifier leur vie pour élever seules les enfants. L’évolution des familles semble suivre celle des discours avec des positions de plus en plus opposées, clivées, et des populations de plus en plus différentes quant à leur mode de jouir. Ainsi dans nos grandes villes se côtoient de jeunes queers, des populations venues du monde entier et des familles classiquement bourgeoises. Ces dernières prônent le retour à des valeurs traditionnelles et religieuses tandis que les seconds se réfèrent encore à des modèles familiaux classiques mis à mal eux aussi par les progrès de la science, quand les jeunes queers défendent la déconstruction du patriarcat et l’autodétermination de genre. Entre tous ces pôles de discours flottent des sujets mal arrimés, et d’autres, tombés ou exclus de leur lieu d’origine, errent sans avoir pu trouver un nouveau lieu d’asile.

Dans son « Allocution sur les psychoses de l’enfant », Jacques Lacan parlait de son époque comme celle de « la remise en question de toutes les structures sociales par le progrès de la science. » De manière prémonitoire, dans le temps planétaire qui s’annonçait, il soulevait une question essentielle qui ne manquerait pas de se poser : « comment faire pour que des masses humaines, vouées au même espace, non pas seulement géographique, mais à l’occasion familial, demeurent séparées ?1 »

On voit se propager des solutions de communautarisation où des individus se regroupent pour vivre autour de modes de jouir communs organisés autour d’identités et de croyances – les communautés religieuses, les communautés écologistes, les communautés LGBTQI+, etc. Ces effets de communautarisation traversent les familles et les transforment. De quelle séparation parle Lacan, si ce n’est de celle de l’objet a ?

Entretien réalisé par Marga Auré & Adriana Campos


[1] Lacan J., « Allocution sur les psychoses de l’enfant », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 362-363.

Numéro : L’Hebdo-Blog 376
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