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Il y a les cailleras, les BCBG, les emos, les no style, ceux qui ont une life et ceux qui n’en n’ont pas, il y a les skateurs, les teuffeurs ou les tecktoniks. Il y a des bandes de garçons et de plus en plus, aujourd’hui, de filles qui se font et se défont, des jeunes gens qui s’y protègent, s’y réfugient ou au contraire n’arrivent pas à y rentrer.

Alors que l’on nous dit pis que pendre des ados d’aujourd’hui, incultes, mal élevés, ne sachant ni lire ni écrire, accrocs à leur image, dépendants de leur smartphone, nous découvrons une clinique plus subtile : la pluralisation des tentatives de nouages qu'opèrent les jeunes.

A l’adolescence, il est moins question de symptôme que d’évènement qui fait discontinuité. L’accueil de cette discontinuité – reflet de ce qui ne peut s’écrire, trace de ce qui excède toute signification, au-delà de l’image – est alors crucial.

Avec Facebook ce n’est pas le déclin d’une sociabilité, ce serait plutôt l’explosion d’une nouvelle sociabilité nous dit Laure Naveau. Ces nouvelles techniques ajoutent de nouvelles possibilités de rencontres avec les autres, avec les pairs « p.a.i.r.s ».

« Paranoiak » apparaît comme une version de « Fenêtre sur cour » au XXIème siècle – c’est-à-dire à l’époque des objets connectés – et à la période de l’adolescence, soit avec un héros entravé sur le chemin vers une « sortie de l’enfance ».

La relecture par Lacan du cas Dora démontre toute sa puissance, à partir des mathèmes de la relation homme femme, à partir de la question de la jeune fille : qu'est-ce que Madame K. a de plus qu'elle ?

Au-delà de l’addiction même, il s’agit de s’occuper de ce qu’elle vient traiter, du traumatisme auquel elle répond. Parier sur la psychanalyse dans le traitement des addictions, c'est parier sur le lien qu'il y a, pour chaque corps, entre l'opacité de sa jouissance et son nouage avec le langage.