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Des erreurs délicieuses, une folie créatrice !

Par Marie-Agnès Macaire-Ochoa
27 novembre 2016
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Le jeudi 15 septembre, dans les salons de la librairie Mollat, Philippe Lacadée[1] invité par l’ACF-Aquitania, présentait son dernier ouvrage : François Augiéras, l’Homme solitaire et la voie du Réel.

L’auteur de ce livre s’est effacé derrière l’écrivain dont il parle. Il l’a suivi pas à pas ; Parfois même leurs styles se confondent. Cet ouvrage se lit comme un roman. La vie de François Augérias nous étonne, nous embarque dans une sorte de suspens au vu de ses déplacements géographiques, de ses élaborations, ses tentatives de combler le trou du signifiant qu’il n’y a pas. Père mort juste avant sa naissance, Nom-du-Père non advenu, il s’avance dans la vie, peur et courage confondus.

C’est un livre qu’on lit du début jusqu’à la fin.

Cet écrit de Philippe Lacadée semble se mouvoir entre l’écrivain Augiéras et le lecteur que nous sommes. Avec délicatesse il nous fait entrer dans l’univers de l’Homme, insufflant le désir d’en savoir plus. Quelques repères théoriques jalonnent le texte, brefs, précis, indiquant la construction délirante de François Augiéras. Ces trouées cliniques n’envahissent pas le texte, n’entachent pas la beauté de l’écriture. Au contraire, celle-ci apparaît dans toute sa poésie. Pas de diagnostic donc, mais l’élévation de l’écriture, des trouvailles d’Augiéras à la dignité de celles d’un grand écrivain.

Cet ouvrage se lit aussi comme un poème. On est frappé par cette poésie qui n’annule en rien la souffrance, la puissance, la jouissance à laquelle l’artiste avait affaire. Un style y est à l’œuvre.

On découvre la naissance de l’écriture d’Augiéras, dans le désert d’El Golea, à partir du grand lit de fer, face aux étoiles, jouissant terriblement des assauts d’un vieillard, enfonçant « ses ongles au creux du matelas, sur des draps blancs », « premières lettres » de « l’écriture de l’indicible. »[2]

On découvre la solution de cet homme : incarner l’Homme nouveau, via le Dieu de l’Univers, en lien avec le Cosmos.

On découvre son désir de se séparer du monde des humains pour se lancer dans un Univers sans bornes, hors du temps, « depuis toujours et à jamais »,[3] et se réaliser comme un « être de toute éternité »[4].

A la librairie Mollat, Philippe Lacadée entouré de Pénélope Fay[5] et de Rodolphe Adam[6], fut accompagné dans la découverte de François Augiéras, par Marc Saboya[7]. Celui-ci commenta principalement l’une des peintures de cet écrivain-peintre qui installa son atelier d’artiste dans une grotte en Périgord dans le village magnifique de Domme. Peignant sur du bois, sur des tissus, sur les supports à sa disposition, ces toiles superbes, inclassables, reflètent par leurs couleurs chaudes l’ambiance des grottes préhistoriques si proches de Domme, telle celle de Lascaux. On y retrouve le désert d’ El Golea, les rocs du Périgord, des silhouettes de jeunes garçons etc. On y retrouve aussi l’atmosphère du « délire » d’Augiéras. Celui-ci aurait peint 200 œuvres, dont seules 100 sont répertoriées.

Philippe Lacadée a voulu se faire le passeur de François Augiéras, et il a réussi. Tout son livre incite à se plonger dans l’écriture de celui-ci, peu d’ouvrages d’ailleurs, avec en son cœur Le vieillard et l’enfant[8].

Pour terminer, un mot à propos d’un des derniers chapitres de « l’Homme solitaire ». Il s’agit de sa rencontre avec un enfant, et cette rencontre, inédite, inouïe, très pure, adoucit sa vie. Alors qu’il était exclu du village, voilà qu’un enfant lui porte des fleurs ! Cet enfant lui permet d’avoir un visage, il devient celui dans lequel il peut se voir, et ce soutien imaginaire remettra de la joie dans son existence.

Au cours de ce moment à la librairie Mollat, Philippe Lacadée et ses interlocuteurs ont su certainement produire de nouveaux lecteurs.

[1] Philippe Lacadée, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP, auteur de nombreux ouvrages, dont Robert Walser, le promeneur ironique, Cécile Dufaut, 2010.

[2] Philippe Lacadée, François Augérias, l’Homme solitaire et la voie du Réel, Editions Michèle, 2016, p. 111.

[3] Ibid, p. 211.

[4] Ibid, p. 254.

[5] Pénélope Fay, psychologue, membre de l’ACF-Aquitania, rédactrice de Tresses, bulletin de l’ACF-Aquitania.

[6] Rodolphe Adam, psychologue, psychanalyste, membre de l’ECF et de l‘AMP, délégué régional de l’ACF-Aquitania. 

[7] Marc Saboya, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université de Bordeaux III, auteur de nombreux ouvrages sur l’architecture contemporaine, notamment Bordeaux, l’architecture et son double, 2013.

[8] François Augiéras, (Abdallah Chaamba), Le vieillard et l’enfant, Paris, Minuit, 1963.

Numéro : L'Hebdo-Blog 89
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