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Construction du sujet lacanien

Par Nicole Borie
15 juin 2025
Du nouveau sur le symptôme

De la série Luftgebaüde, Encre et crayon sur papier, 56 x 41 cm, 2011 © Stéphanie Nava, adagp

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Dans la première partie du Séminaire XII, le rapport du sujet à la fonction du langage se trouve détaillé. Lacan s’attache à reprendre tous les repères posés par lui-même jusque-là. Il commence par les égrener – non-sens, sens, signification, signifiant/signifié –, les fait tourbillonner avant de produire une nouvelle version de la constitution du sujet. Quelle relation chaque être parlant entretient-il à la fonction du langage ? Ce n’est ni ce que parler veut dire ni l’usage de la grammaire,dont Lacan fait pourtant grand cas ici. Tous ces préalables lui paraissent insuffisants « quand il convient de repérer ce dont il s’agit essentiellement pour nous, à savoir la relation du sujet […] à la fonction du langage[1] ».

Interroger ce qui fait le sujet

Lacan précise le point de départ de ces considérations sur la construction du sujet. La faille entre « l’effet de sens et tout ce qui se construit comme signification », y compris cette défaillance dans « le procès de l’institution du sujet », n’est qu’une « première métaphore du sujet »[2]. La construction en question inclut ce dont le signifiant ne peut rendre compte dans le rapport du sujet à la fonction du langage.

La topologie devient le support supplémentaire pour concevoir ce rapport. Une construction à trois dimensions s’impose[3]. Ce ne sont pas encore les nœuds borroméens. Lacan revient ici à la bande de Moebius qu’il juge plus à même de nous renseigner sur le sujet dans son rapport au langage. Cette indication engage tout le développement de la deuxième partie du Séminaire. Des notions, qui nous sont familières, se détachent de la fixité d’un repère auquel nous avons accroché une compréhension. Formaliser les fonctions du langage en grammaire, linguistique ou communication est un exercice que Lacan n’hésite pas à considérer comme « une entreprise d’une futilité extraordinaire[4] ». Autrement dit, l’apport des sciences dites humaines n’est pas le dernier mot sur ce qui, dans la langue, fait le sujet.

Critique de la linguistique

Dans la première partie, la critique de la linguistique est omniprésente. La linguistique de 2025 est bien conforme à la façon dont Lacan la présente dans ces pages, signalant l’impasse de cette discipline : « Dans la voie de la formalisation, […] ce que l’on cherche à exclure, c’est le sujet[5] ». Lacan évoque ainsi Lev Vygotsky, psychologue russe ayant exercé entre 1925 et 1934. Cet auteur, critique à l’égard de Jean Piaget et proche des idées d’un Henri Wallon, reste d’actualité un siècle plus tard pour sa promotion du rapport de la linguistique à la pédagogie. Les questions du développement et de l’apprentissage sont au cœur de ses théories. Une de celles-ci reste vivante dans l’approche cognitive moderne de l’apprentissage chez l’enfant. Il s’agit de la zone proximale de développement (ZPD), qui est présentée comme adaptée à la culture de l’apprenant et au « discours intime » de celui-ci. L’apprentissage a lieu là où l’apprenant est poussé juste au-delà de ce qu’il sait faire aisément. La ZPD « donne toute l’importance à notre rôle d’enseignant(e)s et à celui de l’école[6] », affirme Christopher Rudis en 2023.

S’appuyant sur le travail de L. Vygotsky, Lacan critique la manière dont la linguistique et la pédagogie traitent du rapport entre la fonction du langage et l’apprentissage de la langue chez l’enfant.

Lacan reste un chercheur infatigable de son époque sans jamais refermer la main sur un concept. C’est probablement pour cela que le sujet lacanien, comme l’indique Jacques-Alain Miller, « ne se laisse pas enfermer dans une définition, on ne l’approche que par une série de formules et de figures[7] ».

Nicole Borie


[1] Lacan J., Le Séminaire, livre XII, Problèmes cruciaux pour la psychanalyse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil & Le Champ freudien, 2025, p. 29.

[2] Ibid., p. 28.

[3] Ibid., p. 30.

[4] Ibid., p. 17.

[5] Ibid., p. 20-21.

[6] Rudis C., « Un chercheur, un concept #4 – La théorie de la Zone Proximale de Développement de Vygotsky », disponible sur internet.

[7] Miller J.-A., in Lacan J., Le Séminaire, livre XII, Problèmes cruciaux…, op. cit., quatrième de couverture.

Numéro : L'Hebdo-Blog 375
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