Je me suis décidée à intégrer le CPCT, motivée par l’idée de travailler, avec des psychanalystes de l’ECF, la clinique qui se pratique dans ce lieu de parole qu’est le CPCT où le discours analytique est plus vivant que jamais.
Après deux ans de stage, je peux dire que l’expérience du CPCT a été une belle aventure humaine et clinique qui m’a mise au travail. Je témoignerai des effets de formation obtenus pour moi au CPCT à partir de mon expérience au sein du cartel clinique.
Avant d’intégrer le CPCT, j’avais été amenée – dans le cadre de mon travail dans une institution orientée par la psychanalyse – à présenter des cas cliniques lors des journées adressées à un public essentiellement composé de travailleurs sociaux. À l’occasion, j’écrivais « de beaux cas », bien rédigés, j’en dépliais la logique afin que, soumis à la discussion, un autre psychanalyste puisse les commenter et tirer les conclusions que le cas en question offrait et qui permettaient de mettre en valeur le discours analytique.
J’ai été bouleversée de constater que, lors de nos réunions de cartel au CPCT, alors même que la bienveillance était de mise, à chaque fois que j’écrivais un cas pour le présenter au séminaire interne ou dans les rendez-vous cliniques, les consultants remettaient en cause ma lecture du cas, voire n’étaient pas d’accord avec l’orientation que j’avais donnée au traitement. Nous n’entendions visiblement pas les mêmes choses. C’était pour moi un problème car, d’une part, je reconnaissais aux consultants leur expérience clinique et théorique, cependant, j’étais assez convaincue que l’orientation que j’avais donnée au traitement était au plus près de ce que j’avais entendu en séance, et ce d’autant plus que les effets thérapeutiques étaient là, sur ce point nous étions d’accord. Il y avait donc un problème de transmission.
Cette difficulté m’a permis de franchir ce qui, jusqu’à présent, était pour moi un obstacle, à savoir l’embarras que j’avais à exposer ma clinique en affirmant ma position en tant que clinicienne lorsque j’écrivais un cas. Dans l’après coup, je réalise qu’avant mon passage par le CPCT, j’écrivais des cas où, d’une certaine façon, « je n’étais pas dedans ». Au CPCT j’ai pu écrire et présenter des cas en assumant mon point de vue et ma position dans le traitement. Depuis, il m’est arrivé de présenter des cas en dehors du CPCT, des cas où, enfin, je m’y retrouve.