Nous pouvons considérer que ce qui opère en psychanalyse, c’est, fondamentalement, ce qui cloche, trace de la rencontre du réel, strictement singulière pour chacun et toujours traumatique. Encore s’agit-il pour chacun de cerner cette clocherie, de l’authentifier et de se l’approprier : « ça, c’est mon truc, à moi tout seul ». Cette opération libère le désir et permet au sujet d’en tirer une conséquence qui n’est pas celle de tout le monde, qui borde le réel de la jouissance et qui peut rendre la vie amie. Un effet thérapeutique peut donc en découler, de surcroît.
Le CPCT se propose comme un lieu d’accueil de chaque clocherie singulière pour permettre au sujet de la faire sienne, dans une conversation qui se tienne au plus près de ce point de réel. C’est ce qui en fait un lieu si précieux dans la ville.
Il n’y a pas de mise en forme du symptôme sans la conversation avec ce partenaire qu’est l’intervenant. Qu’il y ait eu de l’analyste, que le praticien ait pu se fier aux seules ressources de la psychanalyse, sans se laisser impressionner par les conditions particulières du CPCT, de traitement bref, voire très bref, et de gratuité, c’est ce que nous avons à vérifier, au cas par cas, dans l’après-coup de chaque « traitement ».
D’où l’objectif de cette journée qui met la focale sur la pratique afin de questionner, au-delà du compte-rendu clinique, la place de l’intervenant dans la mise en forme du symptôme, ainsi que son acte.
L’opération ne tient donc pas à la particularité du CPCT, il s’agit plutôt dans chaque cas de s’assurer qu’elle relève bien de la psychanalyse, que la particularité du CPCT n’y objecte pas et n’empêche pas le sujet de s’engager plus loin, s’il le désire.