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Du regard au rire, je n’oublierai pas Sophie Calle aux journées 46 de l’ECF

Par Marie Brémond
13 novembre 2016
Du regard au rire, je n’oublierai pas Sophie Calle aux journées 46 de l’ECF
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Je n’oublierai pas ses lunettes teintées cachant son regard, et face à elle, un public de 3000 psychanalystes qu’elle a tenu à voir dans une salle éclairée.

Sophie Calle, artiste invitée de ces journées sur l’objet regard, c’est d’abord l’exigence d’un dispositif scopique, comme dans son œuvre Les aveugles : « Il s’agissait de cesser de me cacher, mais en même temps de faire face à des gens qui ne me voyaient pas. »

C’est l’obsession d’une femme qui regarde, cachée ou silencieuse, ceux qui regardent quelque chose : l’homme de Venise les vitrines, le détective L’homme au gant du Titien, des habitants d’Istanbul la mer pour la première fois, et peut-être aussi son père les œuvres d’art.

Au-delà de ce premier plan, on voit dans ce qu’elle regarde ceux qui sont regardés, son père par l’art, les aveugles par une scène traumatique, les visiteurs d’un musée par le rapt d’une image, des femmes par une lettre de rupture… Et Sophie Calle, par quoi pourrait-elle bien être regardée ? Peut-être bien par un regard dans ce tableau de Vermeer Le concert. Tableau avec lequel elle noue un « lien passionnel » : une femme dirige le concert, et regarde un homme de dos et une femme de profil. Le visage des femmes est visible, tandis que le regard de l’homme est éludé. Face à l’homme au regard manquant du tableau, la girafe naturalisée chez elle « la regarde d’en haut », de manière « tendre et ironique », son regard incarne celui de sa mère, décédée.vermeer

Enfin, nous, spectateurs sommes intensément convoqués par cette « mise en scène de l’absence », le regard surgit pour nous quand l’image disparaît, dans l’œuvre volée, par la fenêtre à laquelle on regarde l’homme épié, dans une cachette dont on ne peut être vu, autant d’incarnations du signifiant, de cadres pour nos fantasmes.

Mais…dimanche, je me souviens aussi d’une véritable performeuse qui a su provoquer dans la salle des éclats de rires, maniant sans relâche les registres freudiens de l’humour, du mot d’esprit et du comique.

Lorsqu’elle évoque Pour la première et la dernière fois, où elle accompagne des gens voir la mer pour la première fois, elle raconte comment elle a dû attendre ce moment : « Je n’allais tout de même pas leur demander de regarder la mer dix fois pour bien prendre mes photos. » Les rires fusent. Elle nous confie pour Prenez soin de vous que ce n’est pas la vengeance amoureuse qui l’anime, dans l’interprétation de cette phrase, « mon projet était beaucoup plus intéressant que notre relation », dit-elle. Le « Enfin ! » que sa mère mourante prononce lorsque sa fille décide de s’intéresser à elle et de la filmer est aussi un trait d’humour noir. Son nom Calle dont la signification ne peut nous échapper quand elle suit les gens dans les rues à Venise ou à Paris peut tenir lieu de mot d’esprit. Enfin, nous étions ses complices, écoutant son récit comique sur un homme en train d’être vu, l’homme au Carnet d’adresses qui pour riposter publie des photos d’elle nue, sans savoir que la nudité ne l’atteint pas puisqu’elle est strip teaseuse à cette époque, c’est aussi le détective dont on apprend sans qu’il ne le sache qu’il est suivi.

Sophie Calle aime « se laisser aller dans un contexte contrôlé ». Dimanche, son usage de l’humour, du comique nous a aussi révélé à quel point comme dritte Person, le rire au coin des lèvres, nous étions  inclus dans le montage de son œuvre. Que pourrait donc bien en penser l’homme du Concert de Vermeer ?

Numéro : L'Hebdo-Blog 87
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