Temps d’été

L’Hebdo Blog prend ses quartiers d’été. Pour boucler ce qui s’annonce comme une ouverture : deux textes, l’un de Marie-Hélène Brousse sur Kill Bill de Quentin Tarantino, l’autre de Philippe Lacadée, sur Stefan Zweig.

Ouverture sur le temps des vacances, qui s’étire, s’allonge, peut accueillir l’appétit de ceux qui entassent sur leur table de nuit des piles de livres, d’articles, voire de DVD, à déguster, triturer, lire de près.
Tout au long de cette année, la rédaction toute entière a eu à cœur de poser quelques jalons à partir des textes reçus, proposés, pour appréhender cette matière vivante. Ces textes, riches de références et de pistes de réflexion, peuvent être proposés comme les apéritifs d’une lecture plus approfondie.

Ainsi, L’Hebdo blog s’est fait le reflet du plus actuel de l’orientation lacanienne telle qu’au quotidien notre communauté de travail la fait vibrer : la traversée du miroir dans la passe, le désir de savoir, ce que c’est de naître, la pulsion, la jouissance et la ségrégation, la haine… Et bien sûr les pépites des ACF et des CPCT, les retours sur la NLS, les préparatifs de Pipol 8 et du Colloque Uforca…

Butiner de nouveau ces publications numériques, c’est la promesse d’une plongée possiblement vivifiante : car comme le dit Lacan, « c’est à ne pas vouloir serrer de près les textes, mais à rester dans l’ordre de ce qui nous paraît admissible, c’est-à-dire dans l’ordre de nos préjugés, que nous ratons à tout instant l’occasion de désigner, dans les sentiers que nous suivons, les limites et les points de franchissement »(1)
C’est l’été : alors prenons le temps de nous laisser bousculer !

Dès la rentrée, Hebdo Blog se fera l’écho en temps réel du vent nouveau qui souffle sur l’Ecole, les ACF, les CPCT, à la faveur du Champ freudien année zéro, Zadig, les nouveaux enseignements à l’ECF et les J 47.

1 Lacan J., Le Séminaire, livre VII, L’Ethique de la psychanalyse, Seuil, p. 294.




Je te veux, je t’aurai

Lorsque Kill Bill (1) est sorti, je suis allée voir le premier et, le jour même, j’ai couru voir le second qui était projeté dans une autre salle à l’autre bout de Paris. Je ne pouvais pas attendre.

C’est un film d’amour.
C’est un film de haine.
C’est un film de vengeance, une version féminine de Monte-Cristo (2).
C’est un film qui dénude le lien amoureux, comme organisé par la paire la vie et la mort.

L’homme est Bill, la femme a reçu de lui son nom : Black Mamba, son nom dans le gang créé et dirigé par lui, le « Détachement International des Vipères Assassines ». Comme c’est une histoire d’amour, celui dont elle se venge est aussi celui qu’elle a le plus aimé.
Le point incandescent qui irradie les deux films est la scène de la répétition d’un mariage dans une chapelle à El Paso. Cette scène de mariage, vie, qui n’a pas lieu est aussi une scène de tuerie, mort. Au mariage répond le massacre. Bill tue l’héroïne. Mais quand elle reprend vie, elle se réduit elle-même à un impératif : Kill Bill, tuer Bill. Elle vit pour le mettre à mort.
La clef du lien est donnée par une phrase murmurée par Bill à l’oreille de l’héroïne, à terre, blessée, ensanglantée, tous les invités de la noce, futur marié et pasteur compris, morts. Il lui dit, le révolver à la main et avant de lui loger une balle dans la tempe : « Tu penses peut-être que je suis sadique. Mais tu me vois en ce moment au comble de mon masochisme ». Puis il tire. Cette phrase qui vient en décalage avec ce que l’image donne à voir au spectateur, contredit le sens, le bon sens, le sens commun et produit une énigme.

Impératif : « Kill »

Il n’y avait pas de limite à l’amour qu’elle avait porté à Bill, son mentor, son pygmalion, son maître, son amant. Elle était la perle de sa couronne d’assassins. Jusqu’au jour où, en mission, elle se découvre enceinte de lui. Là se situe la coupure, dans ce surgissement d’un objet cause de son désir, qui la décolle du pouvoir souverain qu’il avait sur elle. La mère rencontre une limite là où la femme n’en avait pas. L’enfant est celui de Bill, elle sait que d’une manière ou d’une autre il le lui arrachera. Alors elle disparaît ou tente de le faire, renonce à sa vie d’avant et projette d’épouser un homme qui assumera la fonction de père et d’époux. Bref, poussée par l’enfant, cet objet cause du désir, elle fait le choix des semblants et décide de se séparer du monde dans lequel elle vivait avec Bill, un monde de meurtre et de mort.
Lorsque, réveillée du coma où elle a passé quatre ans, elle recommence à vivre, c’est pour accomplir l’impératif « Kill Bill » qui organise le programme de sa vengeance. Elle retombe dans le monde de Bill. Mais elle n’est plus tout à fait la même. La perte qu’elle a subie l’a transformée. Les uns après les autres les membres du gang tomberont, chacun périssant selon leur trait de jouissance. Le dernier est Bill, elle l’a gardé pour la fin pour des raisons autant stratégiques qu’éthiques.
Quand enfin elle arrive chez lui dans un cabriolet rose, il l’attendait. Avec une surprise. L’enfant qu’elle croyait avoir perdue, leur enfant à lui et à elle, il l’avait arraché à son corps comateux et l’élevait, non sans lui parler de Maman.

Papa, Maman et la girl phallus

Justement, ce jour-là, l’enfant avait découvert le réel de la mort, en découpant, c’est un classique depuis Les Malheurs de Sophie (3), son poisson rouge. Dans les dialogues de Tarantino, chaque mot est calculé. L’enfant est la première à évoquer la vie et la mort, sans les contextualiser par un sens : mort / vie, hors sens, ce sens que donnent l’assassinat, la prouesse, l’intérêt, la vengeance, les biens ou le beau d’une manière générale.
Maman va tendrement coucher sa fille. Enfin réunies, elles regardent ensemble un film, l’objet de Tarantino se glissant comme l’opérateur du fantasme entre le sujet divisé et l’objet cause du désir.
Une fois l’enfant couchée, les choses sérieuses commencent entre Papa et Maman. D’abord, échanges verbaux, puis on en vient au corps. Du côté de Bill, peu d’incertitude : s’il la tue, il la perd, si elle le tue, il la perd aussi. Dans les deux cas son masochisme est satisfait. Il semble cependant la pousser, une nouvelle fois encore, vers la première solution et répéter ainsi la scène du massacre. Elle est d’ailleurs quant à elle dans la même position : elle attendait un enfant, elle en a un. Il y a quatre ans comme aujourd’hui, l’enfant la tient. Mais l’inconnue réside dans son mode de jouir à elle. À son insu, presque sans qu’elle en décide, elle met en acte un savoir tuer par un coup au coeur, savoir qu’elle tenait d’un des maîtres auxquels il l’avait confiée. Ce geste qui met l’autre à mort en quelques minutes, elle en avait gardé le secret. Il meurt de sa main après un dernier monologue. Elle a tué Bill et, après quelques larmes, s’en va avec fille et épée dans son cabriolet rose. Mais la fille de Bill, ce n’est pas un avoir comme un autre…

Il est masochiste, elle est fétichiste, même si elle est passée d’être le fétiche, le fétiche de Bill, à l’avoir, dès lors que la maternité a introduit un objet inédit.
Une histoire d’amour est un voile sur la différence entre vie et mort. À l’absence du rapport sexuel qui ne cesse pas de ne pas s’écrire, les modalités de jouissance organisées par le fantasme suppléent. Elles permettent que les histoires d’amour ne cessent pas de s’écrire, en-corps ou hors corps. Elles rendent non pertinente la différence entre vie et mort.
Mort ou vif, je te veux, je t’aurai.

 

1. Tarantino Q., Kill Bill, 2003.

2. Le Comte de Monte-Cristo, roman d’Alexandre Dumas, première publication en 1844.

3. Les Malheurs de Sophie, roman de la Comtesse de Ségur, première publication en 1858.

​La Cause du désir 96, « Mort ou vif », est désormais disponible en librairie et en ligne sur Ecf-echoppe : http://www.ecf-echoppe.com/index.php/catalogue-produits/actualites/nouveautes-revues.html



Zweig le chasseur d’âme et Freud l’incurable désillusionniste

La résonance des écrits de Stefan Zweig « le chasseur d’âme » avec les interrogations de notre époque jette toujours une lumière nouvelle sur des points d’impasses du discours politique. En tant qu’humaniste désirant se situer au plus près « des secousses sismiques » du xxe siècle, comme il l’écrit dans Le Monde d’hier(1), son absence de prise de position politique publique illustre comment, n’arrivant pas à trouver la juste mesure d’un bien-dire, il se retrouva pris lui-même dans une impasse radicale.

Lui, plus qu’un autre a éprouvé sidéré le déchirement de l’humanisme face à la barbarie. Dans une époque, où l’aggravation du désastre allemand devait installer au cœur de l’Europe l’Hybris raciste du Troisième Reich, Zweig a éprouvé dans son exil intérieur les limites du quant-à-soi littéraire. En se montrant plus tiraillé qu’aucun de ses pairs.

L’énigme du désir de Freud pour Zweig.

Ce qui intéresse avant tout Stefan Zweig dans son livre, La guérison par l’esprit(2), c’est le mystère Freud. Il y campe l’homme seul face à son siècle qui ne cédant en rien eut « le courage de savoir ce qu’il savait et le triple courage d’imposer ce savoir à la morale obtuse et lâchement résistante de l’époque ». Au-delà, on saisit que Zweig est captivé par quelque chose d’obscur, qui fait aussi l’être de Freud, lorsqu’il nous décrit la vie rien de moins qu’aventureuse de cet aventurier de l’esprit, sa « régularité grandiose », son « inexorable calendrier » de travail.
C’est seulement sur le visage de Freud marqué par le temps que Stefan Zweig croit voir apparaître l’être caché. Les qualificatifs qu’il lui attribue sont très éclairants : obstiné, sévère, dur, offensif, inexorable, presque irrité, aigu, perçant, amer, impitoyable, soupçonneux, etc. Bref un homme au « visage tyrannique », à « la dureté biblique » dont « les lèvres se ferment comme sur un non ». Freud n’est pas une brute pour Stefan Zweig, c’est un génie, ce qui irrite Freud. Pourtant, c’est par quelque trait de Freud, qu’il semble avoir en commun avec la brute qu’est Czentović dans Le joueur d’échecs, que Zweig se trouve fasciné : tous deux sont des êtres voués à une chose unique, indéfectiblement, sans influence et sans équivoque. Or Stefan Zweig, lui, ne semble pas être l’homme d’une passion, même s’il écrit si bien sur les passions de l’âme des autres. Il lui faut les rencontres, les conversations, qui ont une belle place dans son journal, les stimulations de son entourage, pour affirmer son être propre. Homme d’ouverture aux événements de son époque il reste cependant soumis aux versatilités et contradictions du moment. Il préfère être l’homme de biographies, d’essais sur les grands hommes, nourri comme son joueur d’échecs de toutes les parties déjà jouées, c’est un talent plastique et séduisant, qui rêve de son contraire. Freud incarne pour lui surtout un os, l’énigme d’une certitude, n’hésitant pas à prendre des positions décisives et radicales.
Telle est la touche subjective du Freud de Zweig, considérant qu’on ne pouvait déjà plus imaginer quelle bombe Freud avait été dans les années 1900, et notamment sa levée du voile sur le sexe. Zweig a cru que l’inassimilable, c’était que l’inconscient parle sexe, sans voir que la subversion radicale, c’était qu’il parle, sans personne pour dire, laissant dès lors la raison divisée, et l’homme, auquel Zweig voulait croire, pas si assuré d’être entier. Stefan Zweig a de l’âme et de l’esprit plein la plume, là où il ne nous reste que l’individu, ou le vide du sujet, si on a lu Lacan.

Le malaise de Zweig face à Freud

L’optimisme de l’humaniste Zweig, ses convictions, ne cessent encore de nous surprendre. Stefan Zweig, selon son choix subjectif, et bien au-delà des marques de son époque, voulait pouvoir espérer. On le saisit fort bien, quand il s’agit pour lui de situer, à la fin de son essai, ce qui était alors le dernier texte de Freud, Le malaise dans la civilisation. Il n’y a aucun doute, ce texte l’effraie. Freud ayant noté que « pour l’humanité comme pour l’individu, la vie est difficile à supporter », Stefan Zweig s’écrie :« mot terrible et fatal(3) »!, précisant « indéniablement, il y a dans la psychanalyse quelque chose qui sape le divin, quelque chose qui a goût de terre et de cendre(4) ».
C’est explicite, Stefan Zweig ne veut pas croire « l’incurable désillusionniste » qu’est Freud, car « l’âme est affamée de croyance (5) ». Cette chute n’est pas sans surprendre à la fin d’un volume qui a exalté, dans un style d’admiration passionnée, l’inflexible désir de savoir de Freud. Stefan Zweig l’avoue, il ne veut pas croire que la psychanalyse n’est pas un humanisme. En conséquence, il lui reproche de n’être « qu’humaine » là, où, comme apôtre du sens, il veut toujours espérer.

La solution de Zweig : « La politique passe, l’art demeure. »

Zweig s’en tenait à un apolitisme prudent, jamais de protestations publiques, refus de prendre officiellement position contre l’Allemagne nazie. Il l’explique dans Le monde d’hier : « mon mouvement naturel, dans toutes les situations périlleuses, a toujours été de les esquiver, et ce n’est pas seulement dans cette circonstance qu’on a pu, peut-être à bon droit accuser mon irrésolution ».
« La politique passe, l’art demeure, il faut donc agir en vue de la pérennité et abandonner l’activité d’agitateur à ceux qu’elle occupe et comble déjà pleinement. » Différent avec Joseph Roth qui voyait dans le national socialisme une négativité radicale : « une démence extrême, écrit-il, qui prenait la forme de ce qu’en psychiatrie, on appelle la psychose maniaco-dépressive ». Trois mois après la prise de pouvoir d’Hitler, il écrivait « le monde est très, très bête : bestial ».
Joseph Roth et Stefan Zweig ont eu un point de convergence : le recours à l’écriture comme levier pour rejeter l’intolérable. Il articula une première prise de position contre ses détracteurs qui lui reprochent son absence de position contre les nazis avec sa biographie d’Érasme en 1934, alors qu’il est déjà exilé en Angleterre, à sa manière humaniste. Il refusa par exemple de publier des extraits de texte dans la revue des exilés de Klaus Mann, Die Sammlung(6).
Il écrit à René Schickele en août 1934 : « Je considère qu’il est de notre devoir de ne pas attaquer chaque manifestation isolée, comme le font les journalistes et polémistes, mais d’aller à l’encontre des causes. » On constate dans ses récits de vies exemplaires des grands humanistes un refuge face à la brutalité de l’époque. Cet exil intérieur d’un lettré n’a pas l’éclat du « non » d’un Joseph Roth, mais il a permis à Zweig de ranimer une grande tradition européenne, celle de la « cultura animi. » La tragédie de l’écrivain face à l’histoire s’éclaire de sa correspondance avec Joseph Roth et de son lien avec Sigmund Freud. Zweig n’a pas saisi immédiatement la négativité radicale et la barbarie du Troisième Reich imaginant un temps qu’elle se limiterait à une sorte d’amok de démence sans lendemain de la conscience européenne. Enseignement sur l’utilité des humanités dans de sombres temps grâce à celui qui choisit dés les premières semaines de l’année 1934 le pari d’un humanisme pacifique auquel il croyait tout en écrivant des biographies de grands humanistes Érasme, Castellion et Montaigne. Plus tard, Zweig a montré qu’il ne voulait pas s’en tenir aux prudences de « l’exil intérieur » et comme il n’avait jamais ressenti de sa vie aussi cruellement « l’impuissance humaine face aux événements mondiaux », il a cherché au Brésil un sauf-conduit. Une échappatoire vaine comme le confirme son suicide en 1942 à Pétropolis, sûrement parce qu’il ne lui était plus possible de rester aveugle à la faillite de la raison européenne et à la barbarie mettant en péril l’humain. L’humanisme purement intellectuel et la supériorité seulement morale sont insuffisants pour obtenir la victoire.

La solution de l’exil radical par séparation de sa langue maternelle

Mais le sens ultime de la relation de Zweig à celui qu’il nommait le « dévoileur » tient sans doute moins à ce qu’ils se sont apportés l’un à l’autre qu’à l’humanisme mélancolique sur lequel ils se sont retrouvés, après la prise de pouvoir de Hitler, face au suicide de leur patrie perdue, l’Autriche cosmopolite. « Au cours des heures passées en sa société, j’avais souvent parlé avec Freud de l’horreur du monde hitlérien et de la guerre », se souvient Zweig dans Le monde d’hier. « En homme vraiment humain, il était profondément bouleversé, mais le penseur ne s’étonnait nullement de cette effrayante éruption de la bestialité.(7) »
Zweig revient sur le pessimisme de Freud qui le dérangeait tant lorsque celui-ci niait « le pouvoir de la culture sur les instincts ; maintenant on voyait confirmée de la façon la plus terrible – il n’en était pas plus fier – son opinion que la barbarie, l’instinct élémentaire de destruction ne pouvait être extirpé de l’âme humaine(8) ».
L’enjeu politique actuel, en ce moment des élections françaises, doit prendre en compte la lucidité de Freud : la nécessité d’un savoir y faire, d’une attention éclairée, et notamment par la psychanalyse, sur ce qui gîte aussi dans l’humain, la pulsion de mort, la haine, en tension avec la pulsion de vie. À la fin de sa vie, Zweig finit par se ranger du côté de l’incurable Freud sans lâcher son espoir en la communauté des nations : « Peut-être que dans les siècles à venir on trouverait un moyen de réprimer les instincts tout au moins dans la vie en communauté des nations ; dans la vie de tous les jours, en revanche, et dans la nature la plus intime, ils subsistaient comme des forces indéracinables, et peut être nécessaires pour maintenir une certaine tension(9). »
Faute de pouvoir supporter la vie sans plus de mirage, Stefan Zweig choisit en 1942 le programme de l’exil radical, se coupant de sa langue maternelle tant aimée, irrémédiablement alors souillée par la barbarie nazie. Le suicide aurait-il été ensuite le prix à payer pour lui de la chute de son idéalisme humaniste ?

1 Zweig S., Le monde d’hier, Paris, Les belles lettres, 2013.

2 Zweig S., Sigmund Freud. La guérison par l’esprit, Le Livre de poche, 2010, p. 945.

3 Zweig S, Sigmund Freud. La guérison par l’esprit, op, cit., p. 984.

4 Ibid., p. 979.

5 Ibid., p. 990.

6 Die Sammlung, https://germanica.revues.org/2407

7 Zweig S, Le monde d’hier, op, cit ., p. 439.

8 Ibid., p. 439.

9 Ibid., p. 439.