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Vers le Xe Congrès de l’AMP

Membres de l’ECF, nous sommes aussi membres de l’Association Mondiale de Psychanalyse, mais connaissons-nous pour autant la configuration des autres Écoles qui la constituent, particulièrement l’implantation de l’EBP au Brésil, et les raisons de la tenue du Xe Congrès de l’AMP du 25 au 28 avril 2016 à Rio ? J’ai adressé, comme présidente de l’ECF, quelques questions à Marcus André Vieira, directeur du Congrès « Le corps parlant. Sur l’inconscient au XXIe siècle » qui, dans un entretien exclusif et à votre intention a bien voulu y répondre.

Patricia Bosquin-Caroz - Le prochain Congrès de l’AMP au Brésil sera, sur place, essentiellement encadré par les membres de l’École Brésilienne de Psychanalyse. Peux-tu nous dire quelques mots sur cette École appartenant à l’AMP ?

Marcus André Vieira – L'AMP est vaste, présente dans beaucoup de pays, et en particulier au Brésil notre présence est bien marquée. Ce n'est pas un pays centralisé autour de sa capitale comme c’est le cas en France, d’où une répartition de l'École en plusieurs sections toutes d'égale importance. Dans chaque ville où il y a une section, dans les services de soins, les Universités, mais aussi dans les prisons, les hôpitaux, sont présents des analystes de l'orientation lacanienne qui forment la communauté de l'EBP. Ce n’est pas la première fois que notre École recevra des collègues du monde entier, mais à Rio oui. Notre communauté ne sera plus la même après ce Congrès. Et vous serez initiés à une façon toute brésilienne de vivre la psychanalyse et l'enseignement de Lacan !

PBC – « Le Corps Parlant » implique le corps de celui qui parle et est parlé, c’est pourquoi Lacan le qualifiait de parlêtre, ce qui va au-delà de la seule prise en compte des formations de l’inconscient et de l’interprétation délivrant un sens. Le Congrès nous permettra-t-il d’appréhender de façon nouvelle ce sujet ?

MAV – Ce n'est pas un sujet simple, car J.-A. Miller nous propose de remanier nos concepts pour être capables de mieux dire ce qui se fait déjà dans la clinique actuelle, en un sens éloignée de celle de Freud. L’enjeu est donc, nous l’espérons, d'être à la hauteur des défis de notre temps que seule une communauté comme la nôtre, énorme, mais en même temps orientée par un sujet commun, peut réaliser et tout spécialement en ce moment en travaillant de plusieurs manières en direction de Rio.

PBC – Oui, c’est ça l’École Une, le Un, présentifié par un thème vecteur du travail des multiples Écoles de l’AMP. De plus, « Le corps parlant » est aujourd’hui un thème croisant l’actualité tragique des événements récents de Paris. C’est bien le corps parlant, vivant - celui qui fait lien à partir de sa singularité symptomatique, son mode de jouir - qui a été frappé violemment la nuit du 13 novembre dernier. Toutefois, le thème du Congrès - qui à certains égards a une allure prophétique - réunira les membres de toutes les Écoles de l’AMP au Brésil. Chacun y sera avec son corps parlant et son désir de faire lien analytique. Mais pourquoi Rio ?

MAV – C'est une ville où tendent à se croiser les riches et les pauvres au quotidien, non seulement dans le travail, mais dans la vie, car les favelas sont aussi en plein milieu de la ville des riches à la différence des banlieues pauvres d'autres villes comme Sao Paulo. Vous verrez sans doute que ce peut être à l'origine de tensions, mais aussi d'un mode d'échange qu'on trouve rarement ailleurs. Et s’il y a un lieu privilegié pour l’art de se servir des semblants articulés aux corps, ce lieu, c’est Rio !

PBC – C’est donc une ville toute en couleur, variée et riche d’un point de vue culturel où nous pourrons nous réunir.

MAV – Nous comptons beaucoup sur la présence des membres des Écoles à ce Congrès. C’est ce qui peut donner à cette rencontre le mode d’être aux prises avec le réel de notre communauté analytique de travail. C’est l’occasion de rappeler qu'il faut absolument s'inscrire au plus vite. La dernière limite concernant la priorité donnée aux membres de l’AMP est le 1er décembre. Après cette date les inscriptions seront ouvertes à tous et beaucoup de monde veut y aller.

PBC – Merci Marcus, je pense que les membres de l’ECF seront très sensibles à tes arguments qui ne peuvent que mobiliser et particulièrement en cette période de trouble où comme tu me l’indiquais dans un de tes mails, on ne peut que continuer à vivre et j’ajouterais, en ce qui concerne notre communauté analytique, continuer à formaliser notre clinique toujours plus en prise sur le malaise du XXIe siècle.

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Éditorial

L’équipe de l’Hebdo-Blog de l’ECF, ACF et CPCT adresse au Directoire du Conseil de l’École de la Cause freudienne et à l’équipe d’organisation des J.45 son soutien constant et décidé. Nous avons accompagné depuis des mois ce temps et ce travail préparatoire aux Journées, réalisé vivement, et sans même de trêve estivale. Cette joie [trouvée] dans ce qui fait notre travail, évoquée par Jacques Lacan en octobre 1969 dans son « Allocution sur les psychoses de l’enfant » s’est inscrite en nous. Elle a mordu sur notre réel. Et pour longtemps croyez-le ! Pas de désinscription possible de cette joie en stabitat ! Non. La barbarie ne l’effacera pas. À ses griffes nous nous opposerons avec nos plumes, nos claviers, notre langue. Nous adressons à tous ceux qui souffrent de ces attentats nos pensées les plus chaleureuses. Nous adressons notre force à Patricia Bosquin-Caroz, Christiane Alberti, Damien Guyonnet, Virginie Leblanc, Camilo Ramirez. Rendez-vous ce mardi 24 à l’ECF à 21h15 avec Marie-Hélène Brousse et la soirée : « Identity Politics » avec Lacan, Lien social et Identification à la lumière du « Y a de l’Un ». Puis ? En route vers Rio ! Patricia Bosquin-Caroz, présidente de l’ECF, nous envoie son entretien exclusif avec Marcus André Vieira, directeur du Xe Congrès de l’AMP Le corps parlant. Sur l’inconscient au XXIe siècle.


 

COMMUNIQUÉS

Bandeau_web_j452_def2 Un message de la présidente de l'École de la Cause freudienne En raison des événements, et des indications données par les pouvoirs publics, les 45es Journées de l'École de la Cause freudienne ne pourront se tenir comme prévu les 14 et 15 novembre au Palais des Congrès de Paris. Un prochain communiqué donnera des informations complémentaires. Patricia Bosquin-Caroz
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Paris, le 14 novembre 2015

Dans le contexte des événements de la nuit du 13 novembre 2015, un Directoire exceptionnel du Conseil d’administration de l’ECF s’est réuni ce jour au Palais des Congrès, samedi 14 novembre à 7h30. À cette occasion, il a approuvé le communiqué de la présidente diffusé cette nuit sur les listes ecf-débats et ecf-messager.

Il a notamment envisagé au cours de sa réunion les suites à donner à son action. Le Directoire, Patricia Bosquin-Caroz, Christiane Alberti, Eric Zuliani, Bertrand Lahutte.
ecfmessager2   COMMUNIQUÉ DE LA PRÉSIDENTE ET DE LA VICE-PRÉSIDENTE DE L'ECF
Nous sommes encore sous le choc des événements du 13 novembre qui se sont déroulés à Paris. Nous pensons aux victimes des attentats sanglants, à leurs familles et à leurs proches. Nous adressons à nos collègues qui ont été touchés de près ou de loin, un message de profonde sympathie et d'amitié. Nous avons pris dans la nuit du 13 au 14 novembre la difficile décision de ne pas tenir les 45e Journées d’Etude de l'ECF pour des raisons évidentes de sécurité, par respect pour Paris en deuil et parce que le thème n'était plus en phase avec les événements survenus la veille. Avec le Conseil qui se réunit dès mardi 17 novembre, nous vous tiendrons au courant, dans les semaines qui viennent, de la suite qu'il conviendra d'élaborer à ce sujet. Patricia Bosquin-Caroz, Présidente Christiane Alberti, Vice Présidente

ecfmessager2 COMMUNIQUE DU CONSEIL DE L'ECF

Le Conseil de l’ECF s’est réuni le 17 novembre 2015 avec la participation exceptionnelle des AE, et a ouvert la discussion sur plusieurs points. Il y fut question des modalités de remboursement des inscriptions, du devenir des travaux des Journées 45 et de la présentation des premiers témoignages des AE, initialement destinés à la plénière. Au regard du contexte actuel, une réflexion s’est engagée sur l’avenir de nos modes de réunions psychanalytiques. L’évolution de la situation nationale sera déterminante à cet égard.

Patricia Bosquin-Caroz, Présidente

Etaient présents : Patricia Bosquin-Caroz, Présidente Christiane Alberti, Vice Présidente Bertrand Lahutte, Trésorier Eric Zuliani, Secrétaire Sonia Chiriaco Fabian Fajnwaks Catherine Lacaze-Paule Clotilde Leguil Sophie Marret-Maleval Frank Rollier Bernard Seynhaeve Laura Sokolowsky AE présents : Caroline Doucet Laurent Dupont Hélène Guilbaud Jérôme Lecaux Véronique Voruz (NLS)  
  AMP2-150x150 Comunicado – Asociación Mundial de Psicoanálisis El Bureau de la AMP, reunido hoy con el director del próximo X Congreso de la AMP, quiere transmitir su pesar y repudio por los crueles atentados de este pasado viernes en la ciudad de París. Las 45 Journées de l’ECF han tenido que ser suspendidas por indicación de las autoridades. La AMP manifiesta su mayor solidaridad con nuestros colegas de la Ecole de la Cause freudienne y con el pueblo francés. Miquel Bassols, Guy Briole, Anne Ganivet-Poumellec (Bureau AMP), Marcus André Vieira (Director Xe Congreso AMP)
  Com orga cg ampxcf2   Communiqué - Xe Congrès de l’AMP Nous tous de l’organisation du Xe Congrès de l’Association Mondiale de Psychanalyse sommes ici pour dire que nous sommes aux côtés de nos collègues de Paris. À la haine suicidaire dont ils furent les victimes et qui heurte notre propre humanité à tous et à chacun, il n’y a qu’une seule réponse certaine : la vie et  le travail collectif. Nous continuerons ensemble, pariant sur le mode par lequel les surprises de l’inconscient peuvent être essentielles lorsqu’il s’agit de réinventer la civilisation. Marcus André Vieira - Directeur du Xe Congrès de l’AMP Miquel Bassols – Président du Xe Congrès de l’AMP 
 elp2 Comunicado del Presidente de la ELP París 14 de noviembre de 2015 La Escuela Lacaniana de Psicoanálisis repudia los atentados ocurridos ayer en París que han segado la vida de más de un centenar de personas y ocasionado multitud de heridos graves. Manifestamos nuestra solidaridad y condolencias a los ciudadanos de París y al pueblo francés. La École  de la Cause Freudianne (ECF) ha suspendido, por indicación de las autoridades, la celebración de las 45 Jornadas: "Faire Couple" que estaban organizadas para el fin de semana en el Palacio de Congresos. Enviamos nuestro apoyo a nuestros colegas de la ECF cuyo intenso trabajo se ha visto afectado por estos dolorosos y dramáticos acontecimientos. Santiago Castellanos Presidente de la ELP  
NLS2 Communiqué de la NLS Par la voix de son comité exécutif, la New Lacanian School fait part de sa vive émotion concernant les évènements tragiques de Paris. Elle marque son plus vif soutien à l’École de la Cause freudienne et à nos collègues. Elle l’adresse pour ce faire à sa présidente, Patricia Bosquin-Caroz. Elle souhaite saluer le travail qui devait aboutir à la tenue de ses 45es Journées, sous la direction de Christiane Alberti, avec plus de 3500 participants. De nombreux collègues de la NLS étaient présents à Paris. Elles n’ont pas pu se dérouler comme prévu à partir des indications des pouvoirs publics dans ce temps situé au cœur des évènements. Dans le temps d’un état d’urgence nécessaire qui produit un renforcement de l’isolement, le multiple des voix qui se font entendre par-delà toutes frontières, qui renforce le lien social et fonde la communauté, est essentiel. C’est ce qui fait la force de la NLS. Nous souhaitons la partager, dans ce temps où le vivant est visé et touché. Le Comité exécutif de la NLS  
EBP2 Chers collègues psychanalystes, L'École Brésilienne de Psychanalyse rejette le terrorisme car il est indigne à la condition humaine. La barbarie, conséquence du fanatisme religieux est inacceptable. Nous regrettons profondément l'annulation de la 45es Journée de Psychanalyse de l'ECF. L'École Brésilienne de Psychanalyse, émue, exprime ses sentiments de solidarité à la France, aux amis français et manifeste ses condoléances à toutes les familles des victimes. Nous souhaitons que le peuple français soit bien et qu'il reste en sécurité. Cordialement, Président de l'EBP Sérgio de Campos
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  EOL2 Comunicado del Consejo de la Escuela de la Orientación Lacaniana La Escuela de la Orientación lacaniana expresa su repudio y condena firmemente los terribles atentados ocurridos en París en el día de ayer. Manifiesta su solidaridad con los colegas de la Escuela de la Causa freudiana que han debido suspender sus 45 Jornadas Anuales previstas para realizarse este fin de semana en el Palais de Congres. Así mismo comparte el dolor de todos los ciudadanos franceses en este momento de desconcierto y conmoción. Consejo Estatutario de la EOL
EFP2   Communiqué de l’Eurofédération de psychanalyse Message de soutien à l’École de la Cause Freudienne En raison des événements tragiques et des indications données par les pouvoirs publics les 45 Journées de l’ECF n’ont pas pu se tenir les 14 et 15 novembre. Le Conseil de l’Eurofédération de Psychanalyse composé du Président de l’AMP, Miquel Bassols, et les Présidents des écoles européennes, Yves Vanderveken, Santiago Castellano do Marcos, Domenico Cosenza, s’est réuni ce jour. Anne Ganivet, secrétaire de l’AMP et Eric Zuliani, secrétaire de l’ECF, Leonardo Gorostiza, ancien président de l’AMP, Silvia Salman, présidente de l’EOL, y ont été invités ainsi que Marcus Vieira, responsable du congrès de l’AMP qui aura lieu à Rio. Nous saluons le travail de préparation inédit qui a permis 3400 inscriptions à ces Journées, et apportons notre soutien au Conseil de l’ECF, à sa présidente Patricia Bosquin Caroz et à Christiane Alberti, responsable des Journées, et future présidente de l’ECF. Nous adressons un message de sympathie à toutes les personnes qui ont à souffrir de ces attentats. Le bureau de l’Eurofédération, Jean-Daniel Matet, Marga Auré, Marie-Claude Sureau
FAPOL2 Comunicado FAPOL La Federación Americana de Psicoanálisis de la Orientación Lacaniana repudia con toda energía la serie de atentados que sacuden a París y transmite un eco horroroso al resto del mundo. Hacemos llegar desde América Latina nuestra solidaridad a todos los que han sido afectados por estos actos de violencia y lo hacemos extensivo a nuestros amigos y colegas allí presentes. El Bureau de la FAPOL

On nous écrit

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Voici des lettres adressées à la direction des Journées et à toutes les équipes des J 45 qui les ont préparées (Simultanées, blog/journal, web-TV, comité scientifique, diffusion, communication, presse, plénière, organisation…).

À cause de la barbarie, nos Journées 45 n'ont pu se tenir mais le travail fait de préparation, travail dantesque mais joyeux, ne sera jamais perdu ou effacé ou forclos ou... Au contraire. Quelle chance nous avons dans cette communauté qui est la nôtre, de travailler avec des collègues qui ne reculent ni devant les décisions à prendre, ni devant le désir et la lucidité qui les portent ! Oui, ce travail n'est pas vain, et plus que jamais la psychanalyse et ceux qui la font sont concernés et sur le pont pour poursuivre le combat des Lumières. Une immense tristesse s’est produite avec ces événements tragiques mais aussi une grande détermination à poursuivre. Comme tous les membres de l’École, je persévère et me prépare à une efficacité supérieure, comme l’exigent les temps. Nous saurons surmonter ces horribles moments et maintenir vivante la psychanalyse ! Tu peux compter sur moi comme avant ces événements pour soutenir notre travail avec encore plus de détermination. Chacun a pu voir votre travail et votre style enjoué qui contrastent évidemment avec la noirceur qu'on veut nous imposer. Les J45 n’ont peut-être pas eu lieu, mais elles ont eu lieu dans toute la préparation de ces textes, dans le blog aussi, cette formidable ouverture donnée à tous, et si nous avons été privés de notre présence en chair et en os, c’était le seul choix à faire. Oui, la psychanalyse reste toujours vivante et plus nécessaire que jamais. Aucune chose vaine en effet : ce n’est pas le genre de la maison. Mais un trou créé à la place des J45. Comme le dit Aurélie, ces Journées c’était “La belle équipe”. Bravo pour tout le travail et le plaisir que nous avons eu à y prendre part. C'est vous qui devez être remerciées pour avoir mené cet énorme paquebot jusqu'au port avant qu'il ne soit arraisonné. Nos travaux n'étaient que flottille accompagnant le navire. Mais toute la cargaison qu'il avait chargée depuis des mois et des mois ne sera pas perdue. Je me joins à mes ami(e)s pour vous féliciter et vous remercier de cet élan bien vivant que vous avez su donner à cette communauté improbable et cependant, orientée par un désir et une éthique qui font chaud au cœur. Samedi matin à l'accueil une jeune femme qui venait pour la première fois aux Journées nous a dit : "Merci! C'était formidable vos Journées", témoignant ainsi que quelque chose à la fois de la rigueur du travail et de notre joie s'est transmis tout au long de ces mois. Non, rien n’a été vain! Nous avons beaucoup appris de nos échanges : des textes travaillés et retravaillés. De cette belle aventure de préparation. Ce qui a été fait est acquis et ne nous sera jamais retiré. Merci à vous pour tout ce travail vivant et l'élan de désir qu'insuffle si bien la psychanalyse d'orientation Lacanienne : celle de notre École! Il restera un trou - celui d'un réel inassimilable. Alors, ce trou, à nous d'en faire quelque chose. Continuons notre combat, celui qui a pour arme le désir, la psychanalyse, le transfert de travail et le gay sçavoir! Merci à vous de nous avoir permis de travailler, dans l'enthousiasme, à la formidable préparation de ces Journées. La marque en creux qu'elles laissent ne peut que soutenir notre désir pour la psychanalyse et pour l'École. Merci à vous pour ce travail colossal que vous avez mené jusqu'à ce que ce réel sans loi vienne le malmener et empêcher qu'il n'aboutisse. Parions que nous saurons inventer une façon percutante de travailler afin de maintenir cette pulsion de vie à sa forme la plus favorable et prometteuse. L'orientation lacanienne nous en donne déjà le trajet et la psychanalyse comme boussole continuera, plus que jamais, à nous faire espérer que la vie réserve encore de belles surprises ! Nous n’oublierons pas l’énorme travail qui a été fait pour ces Journées qui resteront donc pour nous « Les Journées inexistantes » mais ô combien présentes. Depuis la création de l’ECF, le rendez-vous des Journées au Palais des Congrès a eu lieu avec une régularité de métronome. Cette fois, il était évident qu’il en allait être de même. La veille, très heureux, nous partagions la joie des instances de l’École, confirmant l’assurance de ce qui allait être un grand événement, soigneusement et rigoureusement  préparé, aboutissant à ces 3400 inscrits. La barbarie, l’hydre, la bête, est venue faucher des jeunes vies, évidant nos évidences et transformant  le lieu de nos J45 en un grand ensemble vide. Il est prouvé qu’un ensemble vide compte, compte comme Un et aussi engendre la suite. Merci à vous qui avez su, en y mettant votre souffle, gonfler la voile du désir de notre communauté de travail. Oui,  ce n'est pas vain car notre désir pour la psychanalyse est intact. Peut-être même plus décidé que jamais. Je joins ma voix à celles des collègues car en ces temps de rupture du lien, où c'est le lien social dans son actualisation la plus simple qui est touché avec les terrasses de café et les lieux de spectacle et de sport, notre "communauté" solidaire est essentielle, une résistance, le choix de la vie contre le déchaînement à son encontre, une raison supplémentaire pour donner un nouvel avenir, sous une forme à inventer, à notre "faire couple". Même si ces Journées n'ont pas pu avoir lieu, la psychanalyse est vivante plus que jamais pour nous tous. Comme le disait si bien Aurélie, les belles équipes des Journées et de l'École sont aussi un signe important pour notre époque. Le réel insensé nous a tous frappés, nous allons ensemble continuer à tenter d'en prendre la mesure. Merci pour ce message qui nous engage encore plus que jamais à poursuivre notre travail et à pouvoir en témoigner! Grâce au travail de dentelle que vous avez effectué, les Journées auront déjà eu lieu chaque jour de ces derniers mois, et cela laissera des traces. Reste que leur annulation qui, dans ces circonstances, nous a soulagés, laisse un trou qu’il s’agit de faire vivre pour qu’en sorte du nouveau. Chères amies, je suis très fier de faire partie de ceux et celles qui ont eu leur texte retenu pour les J45... Mais ce qui s'est passé ce 13 novembre est tellement important et symptomatique de l'état du monde actuel que même la "Cause freudienne" nous imposait un temps d'arrêt, une suspension de notre work in progress car devant ces crimes abominables, nous ne pouvons faire davantage que nous mettre en état de laisser entendre le silence et le vacarme concomitants de la pulsion de mort. Le temps de comprendre viendra… avant de conclure ces travaux des J45. Même si la joie d’exister de l'École a été - indirectement - frappée dans son expression même à cause d’une volonté de destruction qui a visé nos enfants, ce que vous avez fait « avant » ce coup terrible et ce que vous faites « maintenant » montre que l’École existe fortement. Rien de ce qui a mis en jeu le désir n’est vain en effet. Le couple au fond c’est la relation à deux. Un traitement de l’Un tout seul... Cela reste un sujet d’actualité la plus vive. C'est l'occasion de vous féliciter pour tout ce travail de préparation, d'animation, d'ouverture à un large public, qui a été accompli durant l'année. En plus des événements dramatiques qui nous ont tous affectés, nous avons été privés de ces Journées qui s'annonçaient comme une fête de la psychanalyse, et nous en avons ressenti un violent effet de trou. Cela rend plus précieux encore le lien qui nous unit à l'École et à notre communauté de travail. Il y aura d'autres rencontres et d'autres manifestations de ce désir qui nous lie et nous porte à l'enthousiasme. Ma première pensée a été vers vous lorsque j’ai appris que les Journées n’auraient pas lieu : faire, défaire, refaire, etc….nous ne cessons pas en psychanalyse donc nous allons maintenant voguer vers de nouveaux horizons, nous attendons vos décisions pour la suite à donner à tout ce travail, évidemment il y a des interrogations de part et d’autre, entre ceux qui venaient pour la première fois et les habitués, mais tous nos interlocuteurs ont compris que nous étions face à un impossible, à un réel dont il fallait tenir compte. Merci pour ce retour de notre propre message clinique sous forme inversée. Est-ce un hasard si ces Journées depuis le départ s'annonçaient extraordinaires? Le sujet, tant de travail, mais aussi tant de finesse et de légèreté, de nouveautés, de sourires et de collègues concernés, joyeux. Par-là, elles existaient comme jamais grâce à vous et à tous celles et ceux qui vous ont suivies. Les voilà aujourd'hui plongées dans l'inexistence brutale dont nous savons qu'elle n'est pas rien! La charge du travail accumulée nouée brusquement à l'événement terrible et imprévu en font quelque chose qui vient maintenant, encore, nous interroger mais d'une toute autre façon. Rien ne sera plus comme avant. Participer aux J45 de cette manière aussi a été pour moi très important. Oui la psychanalyse reste vivante, malgré tout ! Nous n’oublierons pas cette magnifique préparation des J45 animée d’un élan si généreux, si contagieux, si sérieux aussi, un grand merci à vous et aux équipes. Et si violente qu’ait été la rupture, elle ne rend que plus nécessaire notre lien social et peut-être faudra-t-il lui trouver de nouvelles formes pour l'incarner. Ces Journées existaient déjà dans l'énorme travail de préparation, témoignant du désir décidé qui est celui de notre École. L'horreur de l'événement imprévu a changé la donne, imposant la difficile décision de ne pas faire. Il y a un avant et un après... L'après est à inventer avec le même désir décidé. Je ne peux que vous remercier pour tout ce magnifique travail, plein de vie et de rigueur que vous avez soutenu jusqu'au bout. Pour tous, il y a  - il y aura - un trou à la place du "faire couple". Plusieurs se sont demandé si les Journées allaient être reportées. Pour moi, qui avait préparé un exposé il est apparu très vite que c'était impossible. Ces Journées qui allaient être formidables, personne n'en doute, seront toujours associées aux attentats. Plus que jamais le combat vivifiant de la psychanalyse de notre École doit se poursuivre. L'émotion fut grande ce dernier week-end et j'ai été navrée pour l'École et tous les inscrits, de l'annulation des Journées. Cependant, avoir été là, ces vendredi et samedi, pour moi d'ordinaire assez loin physiquement de Paris, fut aussi le moment de prendre acte de l'époque et une fois encore, de la pertinence de mon orientation par la psychanalyse lacanienne. Au travail donc! Et merci encore pour votre énorme travail préparatoire et celui, n'en doutons pas, qui va suivre. Ce travail fut joyeux. Il a marqué ces Journées 45. La préparation telle que vous l'avez réalisée nous a permis de les vivre un peu avant l'heure. On y était ! Bien sûr, cet avant-goût nous fait regretter d'autant plus qu'elles n'aient pas pu se poursuivre in vivo. Notre désir est vif pour une psychanalyse présente et vivante au XXIe siècle qui ne s'exerce pas en dehors du monde tel qu'il va. Chacun a pu saisir qu’il n’y avait pas d’autre choix possible face à ce réel qui nous est tombé dessus. Le samedi matin nous étions sous le choc d’avoir à annoncer que nos Journées tant attendues n’auraient pas lieu, mais plus encore quand il fallait en dire les raisons. Ce temps nécessaire a compté pour chacun de ceux qui étaient présents. Ce qui fait lien entre les corps parlants est d’autant plus vif, à penser encore et encore. Cela ne remet en aucun cas en question le travail qui a eu lieu en amont porté par l’enthousiasme, la joie des trouvailles et des rencontres. Je vous remercie en retour pour ce travail précieux de préparation et d’élaboration qui nourrit, soutient et suscite le désir de chacun pour que la psychanalyse reste vivante. Nous sommes orphelins de nos Journées mais plus que jamais au travail, orientés et politiquement décidés. À mon tour de vous remercier vivement pour cette préparation si finement menée et de votre message qui relance le travail vers de nouvelles formules à inventer encore. Quand j'ai appris que les J45 n'auraient pas lieu, je me suis dit : ils n'auront pas notre École. La force du désir qui s'est dégagée tout au long de leur préparation jusque dans des lieux les plus improbables ne peut pas être détruite. J'ai eu une pensée aussi pour chaque personne qui, pour une des premières fois, s'était inscrite aux Journées. C'est sûr, plus que jamais nous allons poursuivre  l'action lacanienne pour combattre à notre manière afin qu'Eros gagne sur Thanatos. Le travail soutenu, consistant, reste certainement pour chacun une valeur forte. Comment sera-t-il relancé, je vous fais confiance et ne manquerai pas à l'occasion d'en parler avec vous si vous le souhaitez.  Le temps viendra, il faut que chacun trouve sa voie de sortie, jamais totalement équivalente à  ce qu'aurait permis cette merveilleuse organisation mais est-il possible de penser ou dire autre chose ? Le réel a imposé sa sidération. Alors, à nouveau, merci. J'ai beaucoup appris en écrivant le texte destiné aux simultanés; en participant au mouvement de ces Journées. C'est une chance et je vous remercie pour votre confiance. Manque ce congrès qui n'a pas eu lieu, ce vide de quelque chose qui ne s'est pas réalisé. À quoi s'ajoute le poids qui vient charger l'air du temps. Mais là encore, concernant la psychanalyse, j'ai confiance en notre orientation. Face au trou de samedi je prendrai point d'appui du Monde des livres de ce vendredi 20 pour faire vivre le monde qui délivre de la barbarie en paraphrasant leur titre « Écrire sans trembler » soit « Psychanalyser sans trembler » car, comme l'écrit dans ce même Monde des livres Jean-Claude Milner dans un texte remarquable : « Le califat a des lettres ». Donc nos lettres seront nos Armes au-delà du temps des larmes nécessaires. Cela a été une joie de travailler pour les Journées 45. Nous allons continuer à Faire Front avec et pour la psychanalyse. Ce fut un plaisir d'entrer dans la ronde. Nous continuerons à danser!

 

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