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Je n’oublierai pas « Le regard de l’analyste »

Par Beatriz Gonzalez-Renou
13 novembre 2016
Je n’oublierai pas « Le regard de l’analyste »
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Par quel bout attraper ce thème de travail aussi complexe qu’incontournable ? Les sept travaux exposés durant cette simultanée avaient pour enjeu d’interroger la place et la fonction de l’objet regard dans l’expérience analytique pour les six cas cliniques, mais aussi à travers la lecture inédite du tableau de Rembrandt Le bœuf écorché[1].

Si, tel que Freud et Lacan nous l’indiquent, « l’artiste fraye la voie du psychanalyste », encore faut-il qu’un analyste réponde présent et veuille bien transmettre ce que l’artiste lui enseigne. Serge Cottet[2] a ainsi exploré ce tableau de Rembrandt qui a suscité l’intérêt, voire la fascination de nombreux peintres célèbres et iconographes. Pour la plupart, ils ont conclu à une « nature morte » aux accents de memento mori.

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À l’opposé des sentiers battus, l’interprétation de Serge Cottet produit un point de bascule, une nouvelle façon de regarder la toile, ou plutôt, un renversement du regard dans le tableau. Ainsi, le spectacle aussi effrayant qu’irrésistible d’un bœuf écorché, baigné d’une lumière ambrée, sera lu autrement par le regard de l’analyste qui nous convoque à un « retournement temporel dans le tableau »[3] qui vise l’au-delà du premier plan, comme s’il s’agissait presque d’ignorer l’évident, de vouloir en savoir plus, car après tout « ceci n’est pas un bœuf »[4]… De quoi s’agit-il alors ? Eh bien, ni plus ni moins que de l’énigme représentée par le regard d’une jeune servante qui surgit, à peine reconnaissable, de l’ombre profonde à l’arrière plan. Serge Cottet donne à ce regard féminin la valeur d’un regard-cause : ce regard serait ainsi à l’origine de la scène de la bête écorchée. « Ce regard par son intrusion dans la fente fait tache dans le tableau et l’érotise »[5].

Le regard comme cause donc. Le ton était donné. D’autres points de bascule allaient suivre.

Dans chacun des exposés cliniques, nous avons pu entendre la trajectoire de l’objet regard et la façon dont il éclaire ou assombrit l’existence d’un sujet ; mais aussi et surtout, c’est le maniement transférentiel de l’objet regard qui a été questionné de près.

Marie-Hélène Roch surprise devant un événement de monstration aussi inattendu que radical se fera « regard silencieux » pour ce sujet qui à partir de cet acte sans paroles de l’analyste trace une nouvelle voie dans son existence, à bas bruit, dirions-nous, il découvrira qu’il « peut ne pas faire tache ».

Clotilde Leguil nous a transmis toute la subtilité de l’acte de l’analyste lorsqu’elle se fait « regard filant ». Elle opère ainsi l’ouverture d’un nouvel écart pour la parole du sujet, resté longtemps assiégé par un regard maternel mortifiant. Dans ce mouvement il deviendra possible de « jouer le jeu analytique », jeu qui se joue à deux.

Laura Sokolowsky soutiendra l’invention de ce sujet qui, loin d’avoir trouvé dans la cure ce qu’il croyait être venu chercher, s’emploie non sans satisfaction à « s’inclure dans le spectacle du monde ». Mais pas sans le regard de l’analyste qui atteste de façon renouvelée cette solution.A

Il est indéniable qu’au XXIème siècle le sujet se laisse souvent emporter, voire engloutir par l’empire de l’image. « Le regard de l’analyste » tel qu’il a été abordé dans ces 46èmes Journées de l’ECF reste toutefois un recours, un point de bascule possible que je n’oublierai pas.

[1]  Le bœuf écorché (1655), Rembrandt. Musée du Louvre, Galerie Sully.

[2] Un œil de trop dans  Le bœuf écorché  de Rembrandt. Exposé de Serge Cottet aux 46èmes Journées de l’ECF « L’objet regard ».

[3] Ibid.

[4] Ibid.

[5] Ibid.

Numéro : L'Hebdo-Blog 87
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